Le Potentiel : « Controverse autour des propos de Fatshi : Mabunda brandit la « haute trahison », Olenghankoy appelle au « devoir de réserve »

Revue de presse du mercredi 22 janvier 2020

Les médias congolais de ce mercredi reviennent sur la réaction de Jeanine Mabunda, présidente de l’Assemblée nationale sur le propos du Président Tshisekedi qui a évoqué la possibilité de dissoudre l’Assemblée nationale.

Jeanine Mabunda a évoqué « la ratio legis » de l’article 148 de la Constitution pour énumérer les cas précis et les conditionnalités de la dissolution de la Chambre basse du Parlement, rapporte Le Potentiel.

Elle a brandi la menace de l’exposition au cas de haute trahison pour quiconque méconnaitrait la loi fondamentale, ajoute le journal.

La position de Jeanine Mabunda n’est pas appréciée par le président du CNSA. Joseph Olenghankoy conçoit très mal que les acteurs institutionnels s’évertuent à porter des critiques aux propos du chef de l’Etat, indique le quotidien. Le Potentiel note que Joseph Olenghankoy appelle tous les acteurs au devoir de réserve.

En fait, explique Africanewsrdc.net, Jeanine Mabunda, est restée ferme, strictement accrochée à l’angle légal, se voulant fidèle à la Constitution.  Dans sa riposte, elle a fait comprendre au Président de la République que dissoudre l’institution législative doit obéir à un certain nombre de préalables. Le media de conclure « Mme Mabunda a donné des leçons fermes au Président Tshisekedi ».

Pas de crise entre institutions

Pour la présidente de l’Assemblée nationale, ajoute Forum des As, il n'y a pas pour le moment de crise entre les institutions pour qu'il y ait dissolution du Parlement. En outre, ajoute le tabloïd, le Président de la république est tenu de consulter les présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale et le Premier ministre avant toute décision, au risque de tomber sous le coup de haute trahison, en violation de la Constitution.

Jeanine Mabunda a expliqué aux journalistes réunis à l’hôtel Sultani à Kinshasa que les responsables de deux chambres du parlement avaient rencontré Félix Tshisekedi le 13 janvier et ils ont échangé sur « des sujets qui sont des pointes d’alerte, des sujets qui peuvent mettre le citoyen congolais mal à l’aise, sur des sujets qui peuvent diviser ou qui ne peuvent pas faciliter la cohésion nationale », révèle Actualite.cd.

La thématique de dissolution de l’Assemblée nationale, la crise dans les provinces, les réformes institutionnelles étaient également au cœur de ces échanges, ajoute le site web.

Débat indécent

Pour Cas-info.ca, Jeanine Mabunda trouve ce débat « un peu indécent, ou c’est un débat peut être accessoire et mineur par rapport à la douleur sociale que vivent les frères et sœurs ».

Selon la présidente de la Chambre basse du Parlement, ajoute 7sur7.cd, l’essentiel aujourd'hui est notamment la situation sécuritaire qui prévaut dans la ville de Beni au Nord-Kivu.

« Je pense que nos querelles politiques internes, intestines, stériles, doivent quand-même un peu s'effacer devant l'essentiel. L'essentiel pour moi aujourd'hui, de ce que nous disent les Congolais, ce qu'ils ont mal par rapport à Beni, par rapport au danger de balkanisation du Congo, par rapport à l'incertitude, la violence, la faim, l'insécurité dans laquelle vivent non seulement nos compatriotes à Beni mais aussi notre armée qui fait un travail extraordinaire », a noté Jeanine Mabunda dans les propos repris par le site web.

La Prospérité pour sa part fait remarquer que les propos de Mabunda ne sont pas une réponse-réplique aux déclarations du Président de la République à Londres. Il s’agit plutôt selon le journal d’une mise au point nécessaire, une démarche quasi-pédagogique à laquelle s’est adonnée la présidente de l’Assemblée nationale à l’occasion d’une cérémonie d’échange de vœux avec les médias.

Pour Le Phare, Jeanine Mabunda a simplement taclé Félix Tshisekedi. La présidente de la Chambre basse s’est montrée particulièrement opposée à l’idée de la dissolution de l’Assemblée nationale, telle qu’évoquée par Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, explique le journal.

En clair, Jeannine Mabunda Lioko et sa famille politique affichent leur opposition à l’hypothèse de la dissolution de l’Assemblée nationale, conclut le quotidien.