Plusieurs enfants nés pendant la période de confinement décrété en RDC à la suite de la pandémie de COVID-19 n’ont pas été déclarés à l’état civil dans le délai légal de trente jours, après leurs naissances. Leurs parents, minés par cette crise sanitaire, « ne seront pas en mesure de trouver le jugement supplétif nécessaire quant à ce », estime l’ONG APROMET, sollicitant un moratoire sur le jugement supplétif d'acte de naissance pour une durée d'une année sur l'étendue du territoire national.
Antoine Ntabala de l’ONG APROMET estime que ce moratoire permettrait l'établissement d'un acte de naissance à plusieurs milliers d'enfants qui risque d'être des victimes innocentes :
« Tout enfant dont la naissance n’a pas été déclarée dans le délai, pour obtenir un acte, les parents doivent aller au tribunal pour obtenir un jugement supplétif. C’est ça la loi. Pendant le confinement, beaucoup des parents ne sont pas partis déclarés les enfants, mais ce n’est pas de leur faute. Mais vous savez qu’il y avait l’information qu’il fallait rester chez soi. Et nous disons que ces enfants risquent d’être des victimes innocentes. »
Il fait ainsi le plaidoyer auprès des autorités pour qu’une mesure spécifique, spéciale soit prise en leur faveur ; pour que ces enfants obtiennent les documents légaux, conformément à la loi.
« Ils sont nés au Congo, ils ne sont pas reconnus comme des Congolais, ils peuvent perdre la jouissance de certains droits, tout simplement parce qu’ils n’ont pas ce document. Le droit à l’héritage, aux avantages sociaux dont ils peuvent bénéficier par le biais du travail mené par leur parent, et tant d’autres avantages qu’ils peuvent perdre. Comme le voyage, par exemple, s’ils n’en ont pas, ils ne peuvent pas partir », redoute Antoine Ntabala.
Selon lui, il est important de ne pas laisser ces enfants être victimisés pour la simple raison que la pandémie de COVID-19 est arrivée pendant qu’eux devraient avoir ces documents.