Actualite.cd : « RDC : 23 ans après sa mort, le corps de Mobutu se trouve toujours au Maroc »

Revue de presse de ce lundi 7 septembre 2020

Quelques médias rappellent ce lundi qu’il y a 23 ans que Mobutu Sese Seko est décédé après avoir dirigé la RDC pendant plus de 30 ans ; un autre sujet intéressant porte sur le ‘’duel’’ Tshisekedi – Kabila à quelques jours de l’ouverture de la session parlementaire du 15 septembre

Actualite.cd signale que le 7 septembre 1997, mourait Mobutu Sese Seko à Rabat, la capitale Marocaine, après 32 ans de règne à la tête du Zaïre et 32 ans d’amour et des relations en vague de mer avec le royaume de Belgique, l'ancienne métropole de la RDC.

« 23 ans après, son nom continue de résonner et son corps ne repose pas encore en paix sur le sol congolais », note le media.

Actualite.cd rappelle que Mobutu avait dû fuir Kinshasa à la suite des pressions de la rébellion de l’AFDL, mais sa dépouille n’est jamais ramenée au pays.

« Est-ce qu’il y a la volonté de rapatrier le corps de Mobutu en République Démocratique du Congo ? » s’interroge le media

Joseph Kabila, lors de son discours devant les deux chambres du Parlement réunies en congrès mercredi 23 octobre 2013, avait annoncé que des dispositions allaient être prises "afin de procéder au rapatriement de la dépouille mortelle de l’ancien président ainsi la dépouille de l’ancien Premier ministre Moïse Tshombe, décédé en Algérie et enterré en Belgique, explique actualite.cd et rappelle aussi que « à peine élu Chef de l'Etat, Félix Tshisekedi, après les obsèques de son père Étienne Tshisekedi, s'était aussi engagé de rapatrier le corps de l'ancien président de la République Joseph Mobutu à Kinshasa et d'organiser des funérailles dignes de son rang. »

Sur le même sujet, Cas-info.ca signale que 23 ans de disparition de Mobutu : les congolais se souviennent de « ses prouesses et sa dictature »

Après 23 ans de disparition, plusieurs congolais ont des témoignages qui varient vis-à-vis de cet ancien président, indique-le media

« Il était un dictateur, il n’organisait aucune élection démocratique, pas de liberté de la presse durant tout son mandat », a indiqué Georges Kayembe, dont les propos sont rapportés par Cas-info.ca

Cependant, poursuit le media, certains congolais retiennent aussi de Mobutu « l’unité nationale ».

« Mobutu était un pacificateur. A l’époque de Mobutu, on ne connaissait pas un Congolais de l’est, de l’ouest ou du centre. On se disait tous Zaïrois. » 

 

Climat politique post-alternance en RDC

Le journal Le Potentiel revient sur le climat politique post alternance pour parler d’une guerre permanente et latente entre les leaders à la tête du  FCC et CACH, chaque camp brandissant des armes.

« Les armes redoutables de Kabila et Tshisekedi : L’un brandit la destitution, l’autre prépare la dissolution »

D’après le journal, le pouvoir n’est vraiment que quand il est un. Mais depuis la fameuse « passation pacifique » des pouvoirs au sommet de l’État, le 24 janvier 2019, deux camps bien tranchés s’y affrontent à mort : le FCC de l’ex-président  Joseph Kabila et le CACH du président de la République, Félix Tshisekedi.  Le retour pour l’un et le maintien au pouvoir pour l’autre, c’est tout le sens de la lutte des titans à laquelle se livrent Kabila et Tshisekedi.

« La zoologie est révélatrice d’une évidence scientifique qui mérite son évocation dans le contexte politique actuel en RDC. Il n’y a pas deux mâles dominants dans un même groupe d'animaux que les autres membres doivent suivre, obéir et se soumettre. Tout naturellement, l’un de deux, doit sportivement passer le flambeau à l’autre. À défaut, c’est une lutte mortelle avec autant d’effets collatéraux qui sera engagée et à l’issue de laquelle seul le survivant va jouir de sa couronne et des privilèges du pouvoir », explique le Potentiel qui ajoute que le climat politique post-alternance en RDC correspond exactement à cette illustration. Joseph Kabila et son clan n’excluent rien. Les tenanciers du pouvoir d’avant l’alternance de 2018 s’activent pour ne pas disparaître de la scène politique nationale.

De son côté, le nouveau patron du pays entend s’affirmer. De plus en plus, Félix Tshisekedi verrouille habilement les attributs de son pouvoir. L’actuel locataire du Palais de la nation dispose, apparemment, d'un scenario à l’avance qu’il met en œuvre depuis son accession à la magistrature suprême.

Dans un travail d’Orfèvre, Félix Tshisekedi a prêché par l'exemple, en frappant au niveau de la justice, d'abord ses proches alliés, avant de viser ceux qui ne lui sont pas proches. Il l'avait prévenu avant même d'accéder à la magistrature suprême qu'il sanctionnerait même ses amis ou membres de sa famille.

« À ce stade, chaque camp a compris le jeu. C’est la guerre. On fait semblant de demeurer des partenaires alors que dans le fond, chacun cherche à faire tomber l’autre. Le camp Kabila brandit ainsi sa majorité numérique comme une arme redoutable avec des minutions fatales, la destitution du président de la République. À son tour, Tshisekedi a pris conscience d’une arme redoutable à sa portée pour faire mal, ce sont les prérogatives que lui confère la Constitution. C’est un détail, et pas le moindre, qui a échappé aux stratèges de la famille politique de Joseph Kabila. C’est ici que, contre la destitution, il sait opposer la dissolution de l’Assemblée nationale pour remettre les compteurs à zéro », poursuit le journal avant de tirer cette conclusion : « À tout prendre, il est évident que d’ici 2023, l’un d’entre eux devra s’effacer pour laisser libre cours à l’autre. Qui en sortira gagnant ? Aucune simulation n’est encore permise. Toujours est-il que ce duel va cadencer la vie politique congolaise aussi longtemps que tiendra la coalition au pouvoir. »