Kongo-Central : des terres arables manquent à Tshela (député crispin Mbadu)

Les habitants du territoire de Tshela, au Kongo-Central, sont confrontés au manque criant de terres arables, a alerté mardi 22 septembre le député national Crispin Mbadu. Selon lui, 91.000 hectares de leurs terres sont occupés depuis 1913 par la Société des cultures agricoles du Mayombe (SCAM) dans le cadre d'un contrat d'emphytéose. 

L'élu de Tshela ajoute qu'à cause de ce manque de terres, la population s'appauvrie et bon nombre de jeunes se déplacent vers les milieux urbains. 

Crispin Mbadu demande au ministre en charge des Affaires foncières de réévaluer le contrat de cette emphytéose, signé depuis l'époque coloniale, afin de permettre à la population locale de reprendre les terres qui lui reviennent de plein droit. 

Quatre secteurs du territoire de Tshela (Loango, Lubuzi, Nganda Nsundi et Bangula) sont dépouillés de leurs terres, estimées à 91.000 hectares, renseigne le député.

Selon lui, ces terres avaient été échangées il y a 100 ans par les chefs coutumiers de l'époque contre le poisson salé, du sel, du sucre et du savon, au détriment des communautés locales. 

La Société générale de Belgique, qui avait acquis ces terres grâce à un contrat de type emphytéose signé avec les chefs coutumiers de l'époque, les avait cédées à son tour à la Société congolaise agricole de Mayombe. 

Crispin Mbadu indique que la SCAM cultive sur ce sol l'hévéa pour la fabrication du caoutchouc. Selon lui, cette culture appauvrie la terre. 

Pour lui, l'accès des villageois dans ces concessions de la SCAM est strictement interdit. Les communautés locales sont frappées par la malnutrition, car elles n’ont pas de terres pour leurs cultures vivrières.

Cette situation, renchérit Crispin Mbadu, favorise le déplacement, parfois de manière clandestine des populations vers l'Angola et le Congo Brazzaville, où elles subissent des traitements inhumains. 

Pour remédier à cette situation, l’élu de Tshela appelle les autorités à la révision du contrat qui lie la SCAM et les communautés locales, afin de rétrocéder ne fût-ce qu'une partie des terres à cette population.