Cas-info.ca : « RDC : Tshisekedi-Kabila, le bras de fer »

Revue de presse du mardi 8 décembre 2020.

Les relations entre le Président Tshisekedi et son prédécesseur, Joseph Kabila, ne sont plus au beau fixe. Plus rien ne marche, constatent les observateurs. Une situation qui semble être à la base d’une crise politique en RDC, et impacte le fonctionnement des institutions du pays. A l’Assemblée nationale par exemple, c’est la casse, la suspension ou non des activités ! La presse en parle dans sa livraison de mardi 8 décembre 2020.

24 heures après l’annonce du Chef de l’État de la future nomination d’un informateur pour identifier une nouvelle majorité au parlement, le Front commun pour le Congo (FCC) lui a répondu. La plateforme dirigée par l’ancien président Joseph Kabila assure ne « pas être concernée » par la décision de Félix Tshisekedi, et dénonce « l’intimidation », rapporte Cas-info.ca.

En effet, Félix Tshisekedi veut retrouver les pleins pouvoirs, afin de terminer son quinquennat le mieux possible sans avoir à traîner sur son dos le fardeau Joseph Kabila et son FCC. Mais le chemin vers la disqualification totale de l’ex président semble encore parsemé d’embuches, décortique le média en ligne.

Réagissant justement à cette question de la nomination d’un informateur, le FCC, pense que c’est une violation de la Constitution, aussi longtemps qu’un gouvernement est en plein exercice de son mandat, relaie Congoprofond.net

Par la bouche de son coordonnateur, Néhémie Mwilanya Wilondja, le FCC indique qu’il revient au CACH de tirer toutes les conséquences de la décision de mettre fin à la coalition, annoncée par son autorité morale en se retirant du gouvernement central, et des gouvernements provinciaux auxquels il participe. “Ce qui entraîne, la cohabitation”, a-t-il fait savoir.

Pour 24h.cd qui cite le professeur Arnold Nyaluma, le discours de Félix Tshisekedi « augure une crise fatale pour le peuple ». Hormis la question de l’informateur, cet enseignant pense par exemple que si le chef de l’État s’en tient à la dissolution de l’Assemblée nationale, cela veut dire qu’il faudra 90 jours pour l’organisation des scrutins.

« Pourtant, les animateurs de la CENI ne sont pas encore désignés et la loi électorale, pas encore revisitée. Chose impossible lorsque le parlement est dissout. Et là, on s’écarte de la voie démocratique », ajoute-t-il.

Ce n’est pas le cas pour la Nouvelle société civile congolaise (NSCC). Cette structure citoyenne encourage le Président de la République à designer rapidement l’informateur afin de dégager une nouvelle majorité pour la gouvernance de la République avec pour vision les résultats et l’intérêt supérieur de la population congolaise, écrit pour sa part Actu30.

Pour la NSCC, à défaut d’obtenir la nouvelle majorité, elle va s’orienter vers la mobilisation générale en vue d’obtenir les élections anticipées dans un temps record avec une Commission électorale nationale indépendante (CENI) réformée.

Tshisekedi et Ilunkamba : mystère

L’actualité politique, c’est aussi la rencontre entre le Président Tshisekedi et le Premier ministre Sylvestre Ilunga. Dans le contexte annoncé par la nomination de l'informateur et de la prise de position du FCC, après le discours du Président de la République, tous les observateurs voyaient bien une démission en l'air, estime Forum des As.

Au bout de l'entretien, le communiqué selon lequel le Président et Premier ministre n'ont parlé que de la Covid-19 n'a pas convaincu grand monde. Car certaines indiscrétions ont fait état de la demande de démission que le Chef de l'Etat aurait formulée à son Premier ministre. Demande que ce dernier a rejetée, ragaillardi par le soutien du FCC qui est majoritaire à l'Assemblée nationale. La rencontre restera donc un mystère, poursuit le journal.

Loin de la cité de l’Union africaine, Laplumeinfos.net rappelle que l’hémicycle du Palais du peuple, s’est transféré en un terrain de pugilat. Bagarres entre militants du FCC et du CACH, et entre députés ! Ils se sont livrés à renverser les meubles de la tribune de la chambre basse du parlement.

Les semeurs des troubles sont identifiés comme députés UDPS et autres pétitionnaires, qui s'opposent à la tenue de la plénière. Considérant que seul le député national le plus âgé, secondé par deux les plus jeunes, doivent convoquer et organiser une plénière. Et aussi statuer sur les pétitions qui visent l'actuel bureau de la Chambre basse, ajoute le média.

Un élu de l’UDPS contacté par 7sur7.cd n’a pas tardé pour trouver les mots pour justifier les casses à l'Assemblée nationale : « Ça s'appelle nervosité parlementaire ».

Et la réaction du bureau de l’Assemblée nationale n’a pas tardé : la tenue des plénières et des activités en commissions sont suspendues jusqu’à nouvel ordre, « suite aux incidents violents causés par les députés de l’UDPS et alliés (…) », peut-on lire dans un communiqué signé par Balamage Nkolo, deuxième vice-président de l’Assemblée nationale, qu’exploite Actu7.cd.

Ce n’est pas l’avis du secrétaire général de l’Assemblée nationale, qui annonce qu’une plénière dirigée par le doyen d'âge et les deux Benjamins sera convoquée prochainement pour statuer sur les pétitions et faire respecter le règlement intérieur. Il n’a avancé aucune date, mais Actualité.cd qui reprend ses propos pense que « la date de 48heures n'est pas jusque-là possible au regard de la situation. »