Affaire Ngezayo : l’ONG AUDF condamne des arrestations « arbitraires » d’une cinquantaine de personnes

L’ONG Alliance pour l’universalité des droits fondamentaux (AUDF) condamne des arrestations arbitraires de 50 personnes dans les provinces des Nord et Sud-Kivu au mois de novembre 2020. Dans une conférence de presse organisée jeudi 14 janvier à Kinshasa, cette ONG de la promotion et la protection des droits de l’homme indique que ces personnes, majoritairement des civils ont été transférées à la prison militaire de Ndolo à Kinshasa, où elles ont passé 48 jours être présentées devant leurs juges.

Selon le président de l’AUDF, Me Henri Wembolua, certains détenus affirment avoir été torturés par des éléments de la Police nationale congolaise (PNC) pendant leurs arrestations.

A en croire cette structure, les faits remontent au 3 novembre 2020, lorsque l’homme d’affaires, Simba Ngezayo est assassiné. A la suite de ce meurtre, l’Auditorat général a arrêté des présumés auteurs de cet assassinat, mais il a aussi arrêté 50 personnes à Goma et à Bukavu, et les environs.

Pour Me Henri Wembolua, toutes ces arrestations ne seraient pas liées au meurtre de Simba Ngezayo, mais plutôt aux conflits fonciers avec la famille Ngezayo à Goma, Masisi et Minova. Il s’agirait d’un règlement de compte, estime-t-il.

« C’est le cas de M. Eliab Munyemba Bazi, conservateur des titres immobiliers, arrêté pour avoir effectué le morcelleemnt de la concession dite Ngezayo (…), M. Bienvenue Bahati, homme d’affaires ayant jadis loué son tracteur pour tracer les rues dans la concession », indique le président de l’AUDF.

Il parle aussi de M. Buregeya Senzoga qui représentait 370 autochtones ayant gagné plusieurs procès dans le conflit contre la famille ngezayo, ainsi que Mme Esther Kanane, qui est prise en otage après l’évasion de son mari Sankara.

Dans sa lettre adressée au Chef de l’Etat, le même jeudi 14 janvier, l’AUDF sollicite l’implication personnelle du Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, « pour recadrer l’instruction de cette l’affaire OMP et Ngezayo contre Abdoul Mutabazi et autres (50 personnes), en violation notamment des droits des détenus et de la poursuite des mineurs.

Me Webolua plaide ainsi auprès du Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, pour que ces personnes soient jugées devant les juridictions de Goma, que les mineurs soient transférés devant le tribunal d’enfants, que les juridictions de Goma se saisissent de cette affaire, et que la justice militaire se dessaisisse de ce dossier.

L’AUDF dit espérer que Félix Tshisekedi répondra favorablement à ce plaidoyer, qui entre dans sa vision de l’instauration d’un Etat de droit.

Du côté de la famille Ngezayo, son avocat-conseil promet de se prononcer incessamment. Cependant, Radio Okapi a fourni en vain, des efforts pour avoir la réaction de l’auditorat général.

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