Ituri : des avis divergent sur le bilan de l’état de siège, un mois après

Les avis divergent sur les résultats des trente premiers jours de l’état de siège dans la province de l'Ituri, un mois après. Pour la coordination de la société civile, aucune opération militaire de grande envergure n’est encore entreprise par l’armée. Mais la coalition de l’Union sacrée estime que les acquis sont visibles.

La société civile reconnaît que les unités commandos ont lancé l’offensive contre plusieurs positions des miliciens de la CODECO en territoire de Djugu depuis que l’état de siège avait été décrété en Ituri le 6 mai dernier.

Au cours de ces opérations, plus de 20 villages ont été récupérés par l’armée. Le trafic sur la route nationale numéro 27 a repris.

Selon toujours la société civile, les forces loyalistes ont également délogé les miliciens de la FPIC de Nyakunde et Marabo dans le territoire d’Irumu. Ce qui a permis le retour des habitants qui avaient fui dans les entités voisines.

La société civile de l’Ituri estime tout de même que ces actions sont insignifiantes, car les exactions des groupes armés ont continué.

Elle cite notamment le meurtre de 157 personnes en trente jours, l’enlèvement de 32 personnes et le pillage ou incendie de plusieurs maisons et véhicules.

« L'accent est mis sur la sensibilisation plutôt que sur la traque des groupes armés par le gouverneur. Le message propagandiste de l’armée alors qu’il n’y a aucun groupe armé défait jusque-là », a indiqué le coordonnateur de la société civile, Dieudonne Lossa.

Acquis visibles

La coalition de l’Union sacrée de l’Ituri estime pour sa part que les acquis de l’état de siège sont visibles, notamment la récupération de certains villages qui étaient occupés par les miliciens.

Le vice-gouverneur de la province, le général Benjamin Alongaboni indique que son gouvernement utilise plusieurs approches pour la restauration de la paix en Ituri, notamment la force et la sensibilisation des fils égarés à déposer les armes :

« La guerre a quand même des paramètres. Nous devons connaitre le terrain, la position de la population, connaitre l’ennemi. Et la guerre n’est pas seulement résolue par les armes. Il y a certaines approches que nous devons aborder notamment la sensibilisation, dire à nos enfants égarés qui ont pris les armes, qu’il est temps de rentrer sur le rail ».

L'armée en Ituri a été dotée de deux hélicoptères et l’effectif des militaires a été également renforcé au cours de cette période de l'Etat de siège.

 

 

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