Le Potentiel : « Entérinement des membres de la CENI : Un bras de fer se dessine »

Revue de presse du vendredi 15 octobre 2021

Tous les projecteurs de l’actualité sont tournés vers le Palais du peuple, où les députés nationaux devraient se prononcer sur le dossier controversé des animateurs de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Alors que la commission mixte-paritaire de l’Assemblée nationale a déposé, mercredi 13 octobre dans la soirée, son rapport au bureau pour entérinement des animateurs, le président de la Cenco et de la plateforme Confessions religieuses, Mgr Marcel Utembi a, au cours d’une conférence de presse le même mercredi depuis Kisangani, confirmé que « la Cenco reste prête à revenir à la table de négociations pour désigner les animateurs de la Ceni ». Pendant ce temps, des sources proches du bureau de l’Assemblée nationale renseignent que « l’entérinement des animateurs de la Ceni est une question d’heures », explique Le Potentiel.

Du côté de l’opposition, Lamuka et le FCC se résignent à participer à un processus électoral qu’ils considèrent d’âtre, « plombé » d’avance. « S’achemine-t-on vers un bras de fer entre le duo Cenco-ECC et le « groupe de six » qui soutient mordicus la candidature de Denis Kadima, visiblement appuyé par cette commission présidée par le député national André Mbata ? », s’interroge le quotidien.

D’où cette question de Forum des AS : « La majorité USN va-t-elle franchir le Rubicon en entérinant Denis Kadima? » Le Prélat catholique assure qu'ils sont prêts à tout moment à se retrouver autour d'une même table avec les six autres qui ont désigné Denis Kadima. « Marcel Utembi invite les six autres (confessions religieuses) qui l'ont élu à la stricte lecture de l'article 12 de la Loi sur la CENI qui ne laisse la compétence de procéder au vote du Président de la CENI que les confessions religieuses qui ont "une expertise et une expérience avérées en matière électorale" », poursuit le tabloïd.

La Tempête des tropiques regrette pour sa part la « réaction tardive de Mgr Marcel Utembi ! ». Devant la presse, mercredi, l'évêque métropolitain de Kisangani et président de la CENCO « se réveille en retard pour dire que sa structure est disposée pour désigner les membres de la centrale électorale ».

Pour La Prospérité, l’Assemblée nationale se trouve désormais face à ses responsabilités. « Le langage des sourds entre les confessions religieuses ont fortement dérangé l’almanach publié par l’Assemblée nationale afin de faire avancer le processus électoral. Les regards sont tournés vers l’Assemblée nationale qui devra examiner les conclusions de la commission mixte et si possible, passer directement à l’entérinement de la nouvelle équipe de la CENI », note le quotidien.

Quoi qu’il en soit, L’Avenir dit « Non à l’ingérence de la communauté internationale ». Depuis que l’impasse s’est installée dans le choix des animateurs de la CENI, le cabinet de Christophe Mboso, enregistre un ballet diplomatique hors norme, fait remarquer le journal, avant de poursuivre :

« Si certains pays étrangers s’activent à faire pression sur les politiques congolais, en leur présentant une nourriture impropre à la consommation, la Chine quant à elle, est contre toute ingérence dans les affaires intérieures des Congolais, parce qu’elle considère que la préparation du processus électoral, c’est une affaire interne des Congolais. Pour sa part, M. Rachid Agassim, ambassadeur du Maroc en Rdc, parlant au nom du doyen des ambassadeurs africains a estimé, concernant l’évolution du processus démocratique en Rdc, que c’est une question interne qu’il faut prendre en compte et respecter la souveraineté de l’Etat et du peuple congolais ».

Tony Mwaba à la barre ?

Le quotidien Le Journal s’intéresse à un tout autre sujet : « La synergie des syndicats des enseignants de la République Démocratique du Congo (RDC) a déposé une plainte auprès du procureur général près la cour de cassation contre le Ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST) Tony Mwaba, pour « violation grave des droits fondamentaux des enseignants » jeudi 14 octobre.

Il est reproche au ministre d’avoir désactivé la paie des enseignants grévistes. « On a désactivé certains enseignants du fichier de la paie et au moment où nous savons qu’on ne peut pas priver quelqu’un d’accéder à son salaire, c’est un droit inaliénable. Parce que ce salaire à un caractère social et donc on compromet la vie de ses enseignants et la vie de leur famille. Le Ministre a violé également l’article 39 de la constitution et de l’article 38 qui parle de la liberté syndicale », a expliqué Jean-Bosco Puna, cité par le tabloïd.

Les enseignants des écoles conventionnées catholiques observent un mouvement de grève depuis la rentrée scolaire pour réclamer le paiement de deux paliers de salaire mais aussi pour exiger la réactivation des certaines écoles désactivées. « Ayant été informé de ce mouvement, le ministre de l’EPST, Tony Mwaba, a pris des mesures draconiennes, jusqu’à désactiver tous les enseignants absents dans les salles de cours », explique Le Potentiel.