Tanganyika : paralysie des activités commerciales à Kalemie

Les activités sont restées paralysées mardi 19 octobre dans la matinée, dans la ville de Kalemie au Tanganyika. Les commerçants ont décrété une grève pour dénoncer la multiplicité des taxes jugées illégales. Les grossistes, détaillants et quelques vendeurs du marché Lukuga ont décidé de ne pas ouvrir leurs boutiques.

Selon eux, la mairie leur impose des taxes d’étalage, et la province demande aussi d’autres frais indépendamment de ce qu’ils paient à la mairie. Il y a aussi les services de l’Etat qui exigent plusieurs autres taxes, dont celles de l’Agriculture, la culture et art, l’Office congolais de contrôle (OCC), l’hygiène aux frontières et la Direction générale des douanes et accises (DGDA), notamment.

Les activités commerciales ont été paralysés dans la matinée. Toutes les portes des boutiques sont fermées. Les étalages sont vides et des policiers ont été déployés pour éviter tout débordement. C’est l’image qu’a présenté la place Kisebwe, carrefour des activités de la ville de Kalemie.  

Une dame qui venue de Bukavu et qui vend ses produits dans les étalages affirme soutenir les grands commerçants :

« Moi je suis dans le petit commerce, je vends dans les étalages. Les grands commerçants nous ont demandé de les soutenir et c’est ce que nous faisons. »

Cette situation est la même à Kalongolelo et le long du pont Lukuga, où les activités commerciales ne sont pas organisées.

Seules les pharmacies sont ouvertes. Les vendeurs des produits alimentaires sont aussi autorisés à exercer.

Au marché Lukuga, les étalages sont vides. Ils sont occupés par quelques curieux en lieu et place des articles à vendre. Les commerçants se disent fatigués des taxes illégalement imposées.

« Il y a des taxes de l’Energie, de la Culture et arts et il y en a d’autres dont on ne connait pas l’origine. C’est pourquoi nous avons interpellons le gouvernement. Nous sommes fatigués », se plaint un commerçant trouvé sur la place Kisebwe.

Cette journée sans boutique est aussi soutenue par les consommateurs, dont les mouvements citoyens.  

« Les commerçants paient les frais de laboratoire de l’ECC, mais demandez où est le laboratoire, il n’y en a pas. On leur fait aussi payer des frais de l’hygiène aux frontières sur les ciments gris », a dénoncé le président du mouvement citoyen « Parlement débout sans tabou », Nathan Mugisho.

Dieudonné Kamona, ministre provincial de l’Intérieur, qui assure l’intérim du gouverneur en mission à Kinshasa, a réuni d’urgence la Fédération des entreprises du Congo (FEC), la mairie, l’armée, et les services de renseignement, ainsi que d’autres couches sociales pour tenter de décanter la situation.

Lire aussi sur radiookapi.net: