Ituri : 8 aires de santé de Komanda non supervisées à la suite de l’insécurité

Huit aires de santé sur les dix-sept que compte la zone de santé de Komanda dans la province de l’Ituri ne sont plus supervisées par les autorités sanitaires, à cause de l’insécurité. Par conséquent, de nombreux enfants ne reçoivent plus leurs vaccins de routine, a déploré samedi 22 janvier le responsable de cette zone de santé. Il parle également de difficultés à obtenir des informations fiables sur les données épidémiologiques ou les décès communautaires.

Les aires de santé concernées sont celles d'Ofay, Idohu, Bwanasura, Kasoko, Luna, Ndalia, Samboko et Katabei. Les équipes de la zone de santé n’y accèdent plus depuis plusieurs mois à cause de l’insécurité. Les aires de santé d’Idohu et Bwanasura, par exemple, ne sont plus opérationnelles à cause d’attaques à répétition des rebelles des ADF.

La population locale a quitté la zone pour se réfugier dans des entités voisines. Cette situation rend difficile le travail de supervision. Certains enfants par exemple n’arrivent plus à se faire vacciner.

Le docteur Faustin Singo, responsable de cette zone de santé, s’en inquiète :

« Il peut y avoir une épidémie qui peut commencer quelque part, l’information pourra nous parvenir en retard lorsque cette épidémie a déjà pris de l’ampleur. Mais aussi pour les enfants qui sont insuffisamment vaccinés, on peut toujours craindre une émergence d’une quelconque maladie comme la rougeole qui peut se déclencher quelque part et ravager les enfants. Même les enfants malnutris peuvent se retrouver dans ces régions que nous ne contrôlons pas. Ces enfants peuvent mourir. Pourtant, on pouvait bien leur apporter de l’assistance nécessaire pour qu’ils soient sauvés. » 

Parmi les autres défis, il note aussi la difficulté de ravitailler en médicaments les quelques formations médicales qui fonctionnent encore. Les données liées aux décès au sein de la communauté ne circulent plus, car il n’y pas moyen d’entrer en contact avec les personnes présentes sur le terrain.

Sur place au niveau de l’hôpital général de Komanda, des sources sanitaires signalent une baisse de fréquentation des patients. Celle-ci fait suite aux rumeurs sur d’éventuelles attaques de cette structure médicale par des miliciens.

La population locale souhaite vivement le retour de la paix dans la région.

 

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