Jean-Pierre La Croix, secrétaire général adjoint des Nations Unies en charge des opérations de maintien de la paix estime que la situation sécuritaire dans les provinces de l’Est de la RDC, notamment en Ituri et au Nord-Kivu est encore très préoccupante.
Dans une interview exclusive accordée à Radio Okapi, le 25 février, il revient aussi sur sa visite en RDC, la sécurité, les élections et l'accord cadre d'Addis-Abeba.
« La situation sécuritaire dans ces provinces de l’Est est encore très préoccupante. Il y a plusieurs situations dans ces provinces qui sont traditionnellement des foyers de tension. Qu’il s’agisse de l’Ituri où les zones où les ADF opèrent, le Grand-Nord, le petit Nord, le Sud-Kivu, en ce moment, il y a une sorte de concomitance, c’est-à-dire qu’il y a des poussées de tensions dans toutes ces zones en même temps. Les conséquences pour les populations sont très graves », explique Jean-Pierre Lacroix.
Face à cette situation, les Nations Unies, aux côtés des FARDC, mettent en place des dispositifs pour mettre fin à cette insécurité.
« Il faut dire ce que la coopération avec les autorités congolaise et en particulier avec les FARDC est excellente. Elle s’est renforcée. J’ai visité à Goma le centre de coordination qui existe maintenant entre les FARDC et la MONUSCO. C’est un endroit où physiquement officiers congolais et officiers de la MONUSCO travaillent ensemble pour la planification, les renseignements, la conduite des opérations. Parallèlement à cela, la MONUSCO a adapté ses méthodes, ses outils. Les FARDC renforcent également leur présence et leur mode d’actions. Mais il y a encore beaucoup à faire sur le plan de la réponse sécuritaire, mais aussi pour traiter, y compris dans un cadre régional, un certain nombre de sujets qui sont à la racine de cette violence », a expliqué Jean-Pierre Lacroix.
Il ajoute ce qui suit :
« Il y a ce travail d’appui, de soutien et de coordination avec les FARDC. Il y a l’adaptation de notre outil à la fois sécuritaire avec davantage ave des unités qui sont mobiles, qui peuvent réagir rapidement, on travaille aussi sur l’information, l’intelligence parce qu’il faut être capables d’anticiper les menaces, ça permet d’avoir plus d’efficacité. Il y a aussi des sujets systémiques comme l’exploitation illégale des ressources naturelles, le phénomène du terrorisme, … ce sont des phénomènes régionaux et ils doivent être traités à l’échelle régionale. La coopération régionale est fondamentale ».
Et à l'occasion du vingtième anniversaire de Radio Okapi, il souhaite voir la radio continuer à accompagner le processus de développement de la RDC même après le départ de la MONUSCO.
Jean-Pierre La Croix s'entretient avec Kelly Nkute :
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