Nyiragongo : une centaine de familles sinistrées délogées de l’école Kayembe


Une centaine de familles sinistrées à la suite de l’éruption volcanique du 22 mai 2021, qui vivaient encore dans un site transitoire à l’EP Kayembe, sont en train d’évacuer progressivement ce site depuis mardi 10 mai. Ce déménagement fait suite à la décision des autorités provinciales visant à libérer cette école primaire. La plupart d’elles n’ont pas où aller et rentrent carrément dans leurs parcelles calcinées par la lave de la dernière éruption volcanique, alors que cela est interdit par le gouvernement. D’autres se dirigent dans des familles d’accueil.

Quelques dizaines de ménages étaient encore visibles ce jeudi dans des abris de fortune autour de l’EP Kayembe. Désemparées, quelques-unes de ces familles expliquent que le chef de la chefferie de Bukumu leur a demandé de quitter le lieu sans alternative :

 "Ici à Kayembe, certains ont pris leurs bâches vers la lave, les autres vers la communauté. Ceux qui restent ici, sont des sinistrés qui étaient locataires qui ont manqué où aller. Nous restons ici à l’extérieur, les autres sont des veuves, handicapés, des vieillards".

Un de ces sinistrés témoigne encore :  

"Je suis la parce que je n’ai pas où aller. Je n’ai rien à faire, j’ai sept enfants, si tu vois là où je dors tu peux t’étonner. Nous manquons où aller nous demandons aux autorités de nous aider. Comment on peut se débrouiller sans travail, sans commerce. Nos enfants souffrent, ils sont mal nourris".

Sur le site enseveli par la lave, plusieurs maisons en planches et en bâches sont en cours de construction et beaucoup de familles y habitent déjà, notamment dans les quartiers Kasenyi, Kabaya, Bushara, Rukoko et Buhene.
Ces personnes affirment qu’elles ont préféré regagner ce milieu à cause de la souffrance dans les sites des sinistrés :

"Nous sommes des sinistrés, ça fait trois semaines que nous sommes là. Tout le monde construit. Si tu as de la famille qui peut t’aider avec quelques tôles tu construis. Ceux qui n’ont pas de moyens dorment ici dans la lave. Nous ne recevons rien c’est pourquoi nous avons décidé de rentrer dans nos parcelles".

La société civile de Nyiragongo fustige la manière, dont se déroule cette délocalisation des sinistrés sans que des mesures d’accompagnement soient prises par les autorités.
Aucune réaction n’a été enregistrée de la part des responsables du secrétariat des affaires humanitaires ; alors que ces derniers ont promis de faire le point par rapport à cette situation.
 
Plusieurs solutions ont été envisagées par les autorités et les ONG humanitaires pour trouver un toit à ces familles mais sans succès, selon cette structure. Il s’agit notamment du projet de location momentanée de maisons dans la cité, financé par le HCR.
Un autre projet consistait à disponibiliser des matériaux de construction pour les familles qui possèdent déjà des parcelles afin d’y construire.

Une grande partie des sinistrés a été délocalisée par le gouvernement vers des sites officiels toujours dans le Nyiragongo depuis octobre 2021. Eux aussi attendent toujours d’être relogés définitivement par le gouvernement. 

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