Congo Nouveau : « 2023 : va-t-on vers un glissement ? »

Revue de presse kinoise du vendredi 26 aout 2022.

La controverse sur la tenue des élections de 2023 dans le délai fait la Une de plusieurs journaux parus ce vendredi dans la capitale congolaise. Le journal Congo Nouveau s'interroge en sa manchette : « 2023 : va-t-on vers un glissement ? ». Dans cet article, cet hebdomadaire signale qu’à moins de quinze mois de la tenue des élections présidentielle, législatives nationales et provinciales, ainsi que locales, les doutes persistent dans certains milieux politiques. Et cela, note ce tabloïd, malgré les assurances du bureau de la Commission Electorale nationale Indépendante (CENI). Que va-t-il arrivé ? Pour réponde à cette question, ce journal cite le parti politique Forces Socialistes et Progressistes (FSP) qui suggère au chef de l’Etat d'user de ses prérogatives constitutionnelles pour convoquer un cadre d'échange sur le processus électoral dénommé Dialogue électoral constructif. Ledit dialogue est proposé comme une médication nécessaire, appropriée et urgente pour tenter de placer le processus électoral sur la voie qui lui éviterait de péricliter dans l'anomalie et dans l'apathie, rapporte Congo Nouveau. Ce serait, à l’avis du président de ce parti, John Omombo, le passage idéal pour réunir les conditions nécessaires, préalables à l'organisation des élections dans le délai constitutionnel, loin des contestations majeures.

Africa News ne change pas de chapitre et voit déjà une dangereuse élections en 2023. Dans ses colonnes, ce quotidien titre : « L’ONU et le PNUD voient venir le glissement ». La RDC évolue vers une période de crise électorale extrême, a révélé mercredi le « Magazine Africa Intelligence » cité par cet hebdomadaire. Ce journal indique que les Nations unies s’inquiètent de la capacité de la RD-Congo à organiser des élections présidentielle et législatives prévues en décembre 2023, selon les deux rapports confidentiels consultés par «Africa Intelligence». A la demande de la Commission électorale nationale indépendante -CENI-, précise ce tabloïd, la Mission d’évaluation des besoins électoraux de l’ONU a été déployée en début d’année et a finalisé son rapport en mai 2022. Pendant ce temps, insiste Africa News, deux experts électoraux mandatés par le Programme des Nations unies pour le développement -PNUD- ont cartographié « les risques de conflits avant, pendant, et après les élections de 2023 ». Cet hebdomadaire fait savoir que dans ce document de 88 pages daté de juin dernier s’égrène un inventaire des menaces pesant sur le scrutin de décembre 2023 avec notamment un énorme risque de glissement de calendrier.

Sur le même chapitre, Forum des AS revient sur le sondage de l'Agence américaine de recherche sociale " Geopoll qui donne Félix Tshisekedi favori à la présidentielle de 2023. L'agence a mené du 28 juin au 25 juillet 2022 des sondages d'opinion auprès d'un échantillon de plus de 10.000 personnes réparties dans différentes provinces de la RDC (33 villes et 142 territoires ont été ciblés), signale ce quotidien. Les résultats laissent entrevoir que plus de la moitié des personnes seraient prêtes à voter en faveur de Félix Tshisekedi, poursuit-il.  « Un peu plus de la moitié de personnes interrogées expriment leur volonté d'accorder un deuxième mandat au président Tshisekedi, tandis qu'un tiers déclare ne pas avoir l'intention de voter pour un autre candidat », souligne ce rapport repris dans les colonnes de ce tabloïd. Aucun des concurrents potentiels, notamment Martin Fayulu, Moïse Katumbi et l'ex-président Joseph Kabila, n'aurait atteint le seuil de 20% de popularité, toujours d'après l'enquête de cette gence citée par Forum des AS avant de rappeler que Félix Tshisekedi a déjà confirmé son intention d'être candidat à sa propre succession en 2023.

Pour le journal La République, les signaux sont clairs. C’est ce qui le pousse à signer en sa Une : « 2023, catastrophe en l’air." Ce quotidien est d’avis que le sort semble être scellé et les Congolais ne seront point aux urnes pour renouveler en douceur les mandats du président de la République et des députés nationaux en 2023. La sentence est de deux missions d’experts des Nations-Unies (ONU) et du Programmes des Nations-Unies pour le développement (PNUD), explique ce tabloïd. Les conclusions des deux missions corroborent ainsi les craintes émises, en amont, par maintes personnalités et partis politiques, mais aussi des forces de la société civile, note La République. Régulièrement, poursuit ce portail, d’aucuns avaient attiré l’attention des autorités compétentes sur l’urgence qu’il y avait à mettre en place le bureau de la Centrale électorale. Il en a été de même du réajustement de la Loi électorale, du besoin de décaisser dans les délais les frais nécessaires au lancement des opérations électorales, indique ce journal.

Sur le même sujet, le journal La Prospérité cite le député national honoraire Germain Kambinga qui estime nécessaire de renforcer le bureau de la CENI par les forces politiques absentes, sans remise en cause de son Président Denis Kadima dont l'expertise internationale est reconnue, dans des conditions optimales, d'un processus électoral de qualité. Toujours dans le plan de salut national, rapporte ce quotidien, cet acteur politique invite la CENI à publier un calendrier électoral consensuel aux fins de la tenue des élections crédibles, transparentes et apaisées en 2023.