Environ une centaine des agricultrices sont descendues dans les rues lundi 29 août et ont barricadé la route Uvira - Bukavu, au niveau du quartier Kinanira à Sange (Sud-Kivu). La circulation routière est restée bloqué pendant toute la matinée de ce lundi. Les manifestantes dénonçaient ainsi la « spoliation » de leur ferme agricole.
La circulation a repris en début d’après après une intervention musclée des forces de l’ordre et de défense. Trois personnes sont blessées (un jeune homme et deux femmes), ont été admis à l’hôpital de Sangé pour des soins appropriés. Les victimes disent avoir reçu des coups de fouets de la part des forces de l’ordre déployées sur le lieu de la manifestation à Kinanira.
Sur place, certaines manifestantes se sont déshabillées ; alors que d’autres étaient en survêtement ou encore munis de bâtons et de houes.
En effet, les Congolais de la diaspora ressortissants de Sange projettent d’ériger mille maisons sociales dans l’espace des champs où ces femmes exerçaient leurs activités agricoles. Ces maisons devraient occuper une superficie de 150 hectares.
Les manifestantes ne juraient que par l’arrêt des travaux d’aménagement des terrains qu’elles disent avoir hérité de leurs ancêtres et qu’elles exploitent depuis plusieurs années.
Dans un mémorandum, leur porte-parole réclame des dommages et intérêts pour les champs déjà détruits. Ces champs sont situés entre Kahungwe et Kinanira CEBCA. Les autorités locales ont obtenu un arrêté des autorités provinciales pour lancer les travaux d’aménagement sur ces terrains. Cependant, les propriétaires de ces espaces agricoles disent n’avoir jamais été contactés, ni par la diaspora, ni par les autorités locales et provinciales à ce sujet.
Le chef de cité, Marcel Matabishi Nyange, ainsi que l’administratrice du territoire d’Uvira, Julie Malenga Sango, ont promis de rencontrer les manifestantes ce mardi pour un dialogue.