La Tempête des Tropiques: « Bunagana : des appels étonnant du M 23 »

 

Revue de presse de ce lundi 24 octobre 2022

 

La situation militaire aux fronts de Rusthuru (Nord-Kivu), avec la reprise des combats entre FARDC et M23, fait la Une des journaux parus ce lundi 24 octobre à Kinshasa.

 

La Tempête des Tropiques titre : « Bunagana : des appels étonnant du M 23 ».

Selon ce journal, la situation est confuse pour les uns, celle victorieuse des FARDC, d’après d’autres
sources. Il est  toutefois constaté la multiplication des déclarations émanant du M23
sur le Web. Les deux captées vont dans le même sens, alléguant la protection des civils contre le feu engagé par des troupes régulières pour récupérer le territoire de Bunagana que ce mouvement soutenu par Kigali occupe depuis bientôt plus d’une centaine de jours, rapporte ce tabloïd.

Bertrand Bisimwa, en sa qualité de Président du M 23 laisse entendre, « En engageant une nouvelle bataille menaçant les Civils, Kinshasa doit assumer la possibilité de perdre la guerre. Le retrait de positions perdues par ses propres turpitudes ne doit plus conditionner le dialogue». De son côté le porte-parole de ce mouvement, Willy Ngoma accuse les FARDC de bombarder la cité frontalière de Bunagana. Major de son état au sein du M23, il soutient le départ des habitants fuyant le bombardement, rapporte La Tempête des Tropiques.

Pour ce tabloïd, « les deux déclarations du M23 frisent un baroud d’honneur, tant il est vrai que
pour Kinshasa, il n’est pas question de dialoguer avec les terroristes ». Ces messages du M23 semblent préoccuper certaines chancelleries qui en appellent à l’arrêt de l’élan pris par les FARDC, affirme-t-il.

Le Journal, pour sa part, estime que la récupération de Bunagana par les FARDC est plus qu’un défi.  Il explique que les assaillants tenteraient de progresser pour grignoter d’autres localités, ce qui ne laisse pas les forces loyalistes attentistes. Le Journal en veut pour preuve, les combats qui, selon des sources concordantes, se sont poursuivis inlassablement samedi 22 octobre dernier dans la matinée entre les forces loyalistes et les rebelles du M23 dans la zone de Rangira, Groupement Jomba, en Territoire de Rutshuru.

Selon les mêmes sources, des tirs à l’arme lourde ont été entendus dans cette zone toute la matinée, obligeant du coup, des habitants à se déplacer vers le chef-lieu du territoire pour les uns, tandis que les autres partaient vers l’Ouganda voisin, rapporte ce quotidien.

D’après lui, plusieurs témoignages confirment la montée en puissance des FARDC qui enregistrent des avancées fortes significatives sur le terrain des combats et infligent d’énormes pertes à l’ennemi de plus en plus fragilisé.

Congo Nouveau, lui, s’interroge « sur l’opportunité de la reprise de  ces offensives de l'armée alors que sa réforme ainsi que sa montée en puissance ne semblent pas encore être parachevées ».

Rapportant la situation de dimanche 23 octobre au front de Rutshuru, ce tabloïd indique que « les nouvelles du front ne sont pas favorables pour l'armée nationale. Elle a perdu le contrôle du village de Ntamugenga, une localité stratégique car, non loin de la grande route nationale ».

Pour ce journal, « face au M23, l'armée ne semble pas encore retrouver ses marques. En plein processus de réforme, la grande muette congolaise aurait pu attendre le bon timing pour venir à bout d'une force ennemi qui reçoit continuellement le soutien militaire et politique du Rwanda et l'appui tacite de l'Ouganda. Sauf si le M23 était le premier à attaquer, sinon, l'armée aurait pu attendre le bon moment. Le gouvernement congolais devait finir les réformes pour permettre à l'armée de s'équiper notamment en matériel lourd ».

Entre temps, La Prospérité estime  que « la souveraineté de la RDC n’est ni négociable, ni cessible face aux attaques du M23 et consorts ».  Le quotidien indique que les FARDC promettent la défense de la souveraineté jusqu’au bout !

En effet, dans un communiqué officiel que publie ce quotidien dans ses colonnes, les FARDC notent « qu’en dépit de la bonne foi manifeste du Président de la République, M. Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, consistant à trouver des solutions concertées, les Forces de défense du Rwanda, sous couvert du M23, ont lancé, malheureusement, depuis ce jeudi 20 octobre 2022, de nouvelles attaques contre les positions des forces loyalistes sur l’axe Rangira-Rwanguba-Tchengerero. Mettant ainsi fin à l’accalmie précaire sur le théâtre d’opérations, ces mêmes agresseurs ont lancé, en plus, une autre offensive sur l’axe Tamugenga où les affrontements se poursuivent encore. Mais, quoi qu’il en soit, tout en prenant la mesure de leurs responsabilités, les FARDC rassurent la population et promettent de se battre jusqu’au sacrifice suprême, s’il le faut, pour la défense de l’intégrité territoriale et de la souveraineté nationale ».

Et plusieurs analystes, selon La République, renseignent que « cette provocation a pour objectif de contraindre Kinshasa à prendre langue avec ce mouvement monté par Paul Kagame, le président rwandais ».

Ce tabloïd explique : « Le gouvernement congolais, on le sait, avait récemment exclu toute possibilité de négociation directe avec ce mouvement étranger qui n’a jamais respecté ses engagements ».

Concernant à la situation sur le terrain, il note que les versions se divergent quant à la conduite des combats et l’évolution des positions sur le terrain.

Toutes fois, ce quotidien rapporte que dimanche, des responsables militaires et des habitants ont fait état de la capture par les hommes du M23 du village de Ntamugenga, une cible stratégique proche de la grande route menant vers la capitale provinciale Goma. Le bilan de ces affrontements reste incertain. Selon le Baromètre sécuritaire du Kivu, au moins deux civils ont perdu la vie et une douzaine ont été blessés. Des responsables médicaux de l’hôpital régional de Rutshuru ont fait état de leur côté de quatre personnes tuées et huit autres blessées vendredi et samedi. De leur côté, les forces armées nationales reconnaissent que l’ennemi a tenté une infiltration qui s’est soldée par un échec cuisant. D’après l’armée, toutes les initiatives des terroristes du M23, soutenus par le Rwanda, sont en train d’être déjouées et détruites.

Et L’Avenir de renchérir sur la détermination de l’armée à reprendre la cité de Bunagana : « Très déterminées sur la ligne de front, les FARDC intensifient le combat pour la reprise de Bunagana dans un bref délai. Ces exploits militaires sur terrain battent en brèches les messages démoralisants de la communauté internationale sur la tribune de l’Assemblée générale des Nations-Unies affirmant que la Mission de l’organisation des Nations-unies pour la stabilisation du Congo (MONUSCO), la plus importante mission de l’ONU au monde présente au Congo depuis près de 25 ans, n’avait pas de moyens pour déloger le M23 qui disposerait d’un arsenal de combat supérieur à l’ONU et qui se comporterait comme une armée régulière! »

C’est sur fond de ce regain des combats, que Eco News rapporte que « entre le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, et le président Paul Kagame du Rwanda, le parfait amour affiché il y a quelques mois appartient au passé ». Au micro de BBC, souligne ce journal, le Président Tshisekedi a dit avoir été « poignardé dans le dos » par son homologue rwandais à qui il avait cependant tendu la main pour non seulement la stabilité de la région des Grands Lacs, mais aussi l’engagement dans une relation apaisée entre les deux pays.

Pour ce tabloïd, « trois ans après, Félix Tshisekedi a enfin découvert la face cachée de l’homme de Kigali. A défaut d’une rupture qui ne devrait plus tarder, Tshisekedi conjugue déjà Kagame au passé. Il a tourné la page, convaincu désormais de la mauvaise volonté de son homologue rwandais ».

« Mes relations avec le président Kagame sont froides », a-t-il lancé au micro de BBC, rapporte le bihebdomadaire.

Autrement dit, analyse Eco News, à Kinshasa, « Paul Kagame n’est plus un interlocuteur crédible. Par conséquent, la diplomatie ne pourra pas faire fléchir le pouvoir en place à Kigali dans son relent de déstabilisation de la RDC. Ce qui explique certainement la reprise des hostilités sur le front de Rutshuru. L’urgence est d’imposer la paix par les armes ».