Nord-Kivu : inquiétudes de la population de Nyamilima face au retrait de la MONUSCO

Après quatorze ans de présence, la MONUSCO ferme sa base militaire dans la région de Nyamilima, territoire de Rutshuru (Nord-Kivu), en collaboration avec les autorités provinciales. Cette zone infestée des groupes armes, locaux et étrangers à une centaine de km de Goma, sur l'axe Ishasha à la frontière avec l'Ouganda. Ce qui explique les craintes de la population locale, qui demande que des dispositions soient prises pour garantir sa sécurité.

Situé dans le groupement de Binza plus au nord de Rutshuru, l'agglomération de Nyamilima fait face à des problèmes de sécurité ; notamment à cause de l'activisme accrue des groupes armés. Il s’agit notamment les Mai-Mai d'obédience ethnique notamment les Nyatura, le CMC et autres, sans oublier les FDLR (Rudi et Foca) très actifs. 

A cette situation s'ajoutent les conflits des terres, en l'occurrence celui qui oppose la population au parc national des Virunga. 

Pour le fonctionnaire délégué du gouverneur dans la région, Alphonse Kambale, le moment est mal choisi, alors que la région est dégarnie des militaires à cause des affrontements contre le M23 vers Bunagana. Il temoigne que cette base de la MONUSCO était plus dissuasive devant les groupes armés :

« Nous, nous savons que la MONUSCO fait beaucoup de choses dans notre milieu. Nous voyons les enfants quitter la brousse et arriver facilement à la MONUSCO s’ils ont peur des FARDC. C’était un canal facile lorsqu’il y a une attaque dans la cité et la population se réfugie devant la MONUSCO. Ce n’était pas le moment parce que maintenant toutes les troupes sont concentrées pour combattre le M23. Les militaires ne sont pas encore rentrés du front et la base va fermer ? »

Bien qu'une accalmie s'observe en ce moment, cette autorité administrative locale demande aux FARDC de renforcer leur présence mais aussi d'être vigilantes afin que les groupes armés ne puissent profiter de ce vide pour reprendre leurs activités.

Le représentant du gouverneur de province ainsi que la chef de bureau de la MONUSCO ont rassuré cette population que des efforts seront fournis pour que cela n'arrive plus. 

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