RDC : ambiance mitigée de la Saint-Sylvestre dans différentes villes

 

A quelques heures du nouvel an, l’ambiance est peu festive dans certaines villes de la RDC, dans d’autres les marchés ont été pris d’assaut mais les acheteurs se disaient dépourvus des moyens  pour s’offrir de quoi faire la fête. 

 

A Gbadolite(Nord-Ubangui), contrairement aux années passées, la ville présentait une ambiance moins mouvementée, à quelques heures de la nouvelle année 2023. Plusieurs habitants se disent dépourvus de moyens. Même les fonctionnaires payés ont été excédés par les frais d’étude de leurs enfants. A peine quelques clients ont été visibles le long des pavillons du marché central ce samedi 31 décembre pour les dernières courses.

La plupart font la ronde à la recherche des vivres, des produits vestimentaires ou des articles de décoration.

Par ailleurs, étant donné la flambée des prix, a expliqué le président du cadre de concertation de la Société civile du Nord-Ubangi, plusieurs habitants se sont résignés à ne pas fêter. Ceux-là se sont plutôt apprêtés à aller rendre grâce à Dieu, à leurs lieux de culte, soit ce samedi soir soit  dimanche matin, 1er jour de l’an.

A Bandundu, ambiance mi-figue mi-raisin

L’ambiance est restée aussi morose dans la ville de Bandundu, chef-lieu de la province du Kwilu, ont témoigné certains habitants interrogés par Radio Okapi à cette veille de la nouvelle année. Cependant, au marché central de Mampuya, un engouement était constaté. C’était l’occasion pour certaines commerçantes de faire de très bonnes recettes.  

Sur presque toutes les artères principales de la ville de Bandundu ce 31 décembre 2023, l’ambiance de fête est peu perceptible. Aucune décoration particulière pour marquer les festivités de nouvel an, sauf dans quelques maisons de commerce, par exemple, sur l’avenue Wamba.

« L’ambiance de la fête d’une manière générale, telle que vers Ebico ici, nous ne sentons absolument rien, il n’y a même pas de décoration, il n’y a rien absolument, les gens sont là, et la vie semble être normale comme ça toujours été », témoigne un habitant.

Par ailleurs, le marché central de Bandundu situé dans la commune de Disasi était grouillant de monde. Ce sont des passants, des commerçants ambulants, des parents et d'autres personnes venus pour se procurer certains articles.

Ici, une vendeuse des produits alimentaires affirmait avoir fait de bonnes recettes :

«  Du riz et du haricot coulent très bien. De même que la tomate, l’huile et les jus. Nous vendons très bien parce que c’est la fête ».

Plusieurs bêtes ont été  abattues ce samedi à travers la ville. Des familles se sont cotisées pour acheter une vache et se partager la viande. Ce jour, le prix d’une bête variait entre huit cent mille et un million cinq cent franc Congolais.

Les affaires n’ont pas été bonnes à Kindu

Presque tous les marchés de la ville de Kindu(Maniema) ont été pris d’assaut ce samedi 31 décembre par une foule de personnes à la veille du nouvel an. Certains parents rencontrés par le reporter de Radio Okapi se sont plaint de ne pas avoir assez d’argent pour acheter des habits pour leurs enfants. De leur côté des marchands se plaignaient  également de la rareté des clients. Les grossistes quant à eux regrettaient  qu’il n’y ait pas assez de rotations d’avions et des bateaux pour renouveler leurs stocks de marchandises.

Au marché central de Kindu, certains parents sont venus même de l'intérieur de la province pour se procurer quelque chose pour bien fêter le nouvel an.

Quelques enfants accompagnaient leurs parents, marchant à travers les passages séparant différents étalages, à l’affut des habits pour les uns, des décorations ou des nourritures pour les autres. 

« Je suis venu avec ma maman pour venir chercher les Habits parce que le dimanche c'est la bonne année, les habits d'abord à porter et la nourriture aussi», raconte un enfant.

Plusieurs parents, eux, se sont plaints de n’avoir pas assez des moyens pour s’offrir tout ce qu’ils auraient souhaité avoir. Mais malgré ses faibles moyens, ce parent se dit déterminé à trouver quelque chose pour ses enfants:

«  Oui, effectivement on est là, on n'a pas le choix on est venu accompagner les enfants pour chercher de quoi se vêtir et de quoi à manger le dimanche parce que c'est la fête mais sinon, nous nous forçons seulement parce qu'il n'y a rien (Ndlr pas des moyens financiers) vraiment ».

De leur côté, les vendeurs d'habits déploraient une faible clientèle par rapport à l’année précédente.

« En tout cas pour le moment ici chez nous vraiment il n'y a pas de clients. La fois passée on avait beaucoup de clients ici mais pour le moment il n'y a pas de clients. Les gens passent, ils regardent mais pas d'argent», regrettait un commerçant.

Un autre, vendeur des vivres, se faisait plutôt du souci à cause de l’insuffisance de stocks de produits à la suite, selon lui, du manque de moyens d’approvisionnement.

« Je vends les vivres ici mais nous n'avons pas des stocks. Ni avion, ni bateau, on ne sait pas si on fera comment, nous sommes tellement bloqué ici, que le gouvernement viennent nous aider », a-t-il indiqué

A travers la ville de Kindu, il est difficile ce jour de la Saint Sylvestre de voir des décorations qui témoignent d’une ambiance festive.

Ambiance festive à Lubumbashi

A quelques heures de la célébration de la fête du nouvel an, le centre-ville de Lubumbashi recevait du monde.  C’est notamment aux marchés et dans les magasins.  Pour la circonstance, certains détenteurs des maisons commerciales, ont placé des baffles devant leurs bâtiments distillant de la musique pour attirer la clientèle. Les articles les plus exposés sont entre autres, les vêtements pour enfants et les produits alimentaires.

Pendant ce temps, les marchands pirates étaient le long des principales artères de la ville où ils avaient étalés les marchandises à même le sol ignorant les mesures d’hygiène. Il y en a qui étaient tout autour des tas d’immondices, notamment aux environs du marché centrale mzee Kabila à l’angle des avenues Kasai et Lumumba.

Certaines vendeuses trouvées sur place se sont plaints de voir défiler devant elles plus de contemplateurs que d’acheteurs. Le manque d’argent en serait la principale cause.

Contrairement à ces affirmations, une femme, trouvée en train de faire les achats n’est pas du même avis. Pour elle tout va bien.

Certains agents d’entreprises publiques et privées ont bénéficié d’une gratification des quelques vivres dont les poulets, le riz, l’huile et autres.

Ce samedi, beaucoup personnes faisaient la file devant certaines banques pour retirer de l’argent aux distributeurs mais par moment les coupures intempestives du courant électrique n’étaient pas de nature à arranger les choses.