EcoNews : « La RDC dans le piège de l’EAC. Bujumbura et Luanda : blanc bonnet, bonnet blanc »

Le 20e sommet extraordinaire des Chefs d’Etats de l’EAC, à Bujumbura samedi 4 février,  fait la Une des journaux parus ce lundi 6 février à Kinshasa.

 

EcoNews rapporte qu’à l’initiative du président burundais et président en exercice de l’EAC (Communauté de l’Afrique de l’Est), le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, a participé samedi à Bujumbura, capitale du Burundi, à un sommet sur les tensions récurrentes dans la partie Est de la République Démocratique du Congo.

Selon ce journal, les fortes oppositions entre Kinshasa et Kigali n’ont pas empêché le président Tshisekedi de faire le déplacement de Bujumbura. Mais, au finish, la moisson n’a pas été abondante.

Comme à ses habitudes, commente le tabloïd, l’EAC s’est enfermée dans ses propres contradictions, exigeant plus d’hommes sur le champ des opérations de l’Est congolais pour renforcer la capacité d’actions de la Force régionale de l’EAC.

« En réalité, le dernier sommet de Bujumbura est, une fois de plus, passé à côté du problème. Un sommet de trop qui enfonce davantage la RDC dans le piège de l’EAC », conclut EcoNews.

Pour ce quotidien, la quintessence du 20 ème sommet extraordinaire des chefs d’Etat de l’EAC tenu à Bujumbura (Burundi) ce samedi 4 février peut être décortiquée à travers cette vidéo surréaliste montrant un Félix Tshisekedi s’adressant au commandant kényan de la force régionale. L’on y voit le Président congolais, visiblement dépité, demander à l’officier kenyan commandant de la Force régionale, de «ne pas favoriser le M23. Ce serait dommage que la population s’en prenne à vous. Vous êtes venus nous aider et non pour avoir des problèmes. Soyez attentif à cela; communiquez avec la population’’.

Congo Nouveau juge que « à Bujumbura, le chef de l'Etat congolais, Félix-Antoine Tshisekedi, s'était battu comme un diable dans le bénitier pour obtenir l'intervention militaire des troupes envoyées par les pays membres de la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Est (EAC). Il semble que Félix-Antoine Tshisekedi ne soit pas, une fois de plus, entendu par ses pairs ».

De Sommet de Bujumbura est plutôt sorti un communiqué plus que laconique, poursuit ce tabloïd.

Comme toujours, estime ce trihebdomadaire, les chefs d'Etat présents dans la capitale burundaise ont exigé le cessez-le-feu, le retrait des rebelles des zones qu'ils occupent, le redéploiement des troupes des autres pays membres dont le Soudan du Sud…

Cependant, le communiqué reprend le mot "dialogue" qui passe mal à Kinshasa. En effet, sans le dire clairement, commente ce journal, tous les chefs d'Etat des pays membres de l'EAC ou presque poussent le régime de Kinshasa à négocier directement avec les rebelles du M23. Le dernier à le demander est l'Ougandais
Yoweri Kaguta Museveni.

Même la plupart des institutions sous-régionales ou régionales, notamment l'Union Africaine, l’Union européenne, voire les Nations unies plaident pour la tenue des pourparlers entre Kinshasa et les rebelles du M23, explique Congo Nouveau.

Pour Le Potentiel, « durcir le ton contre le M23. Il n’y avait pas d’autres choix pour la communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (EAC) dont la force militaire déployée au Nord-Kivu est désormais exposée à la fureur des populations civiles déçues et en colère parce que la jugeant inefficace. Dans le fond, les troupes du M23/RDF (Forces de défense rwandaises) ont décidé de marcher sur la feuille de route de Luanda qui exigeait le retrait effectif et définitif des troupes du M23/RDF des territoires occupés ».

Il s’agit là d’une évidence, pense ce journal, qui a naturellement pesé pendant plus de trois heures des discussions à huis clos entre les six chefs d’Etat de l’EAC réunis, samedi 4 février à Bujumbura, au Burundi, sur la situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo. Face à cette situation sécuritaire préoccupante, les chefs d’État de l’EAC ont appelé à un « cessez-le-feu immédiat de toutes les parties » et à un retrait de tous les groupes armés, « y compris les étrangers ».

Le communiqué publié à l’issue de ce sommet extraordinaire de Bujumbura évoque la réunion dans une semaine des chefs des armées afin de fixer un calendrier de retrait. Comme pour dire, le respect de la feuille de route de Luanda s’impose, à défaut de s’appliquer volontairement ; commente ce quotidien. C’est dans cette dynamique que le président de la République, Félix Tshisekedi, ne s’est pas retenu pour exprimer de vive voix son désaccord sur la passivité des Forces EAC, venues pour aider les FARDC à mettre fin à l’aventurisme du Rwanda, par M23 interposé, dans la province du Nord-Kivu. « La posture prise par le chef de l’Etat congolais est la preuve qu’il écoute les plaintes de la population nord-kivutienne face à l’inaction des forces des Etats censés empêcher l’avancée des troupes rwandaises », conclut Le Potentiel.

Selon des sources sûres, au cours de la deuxième quinzaine de ce mois, les Chefs d’Etat vont se retrouver à Addis-Abeba pour une double évaluation des processus de Luanda et de Nairobi, annonce, pour sa part, Africa News.

«Les présidents Evariste Ndayishimiye, Félix-Antoine Tshisekedi, Paul Kagame, William Ruto, Youweri Kaguta Museveni et Suluhu Hassan ont signé le communiqué final du sommet tout en se passant de la photo de famille», apprend-t-on, ajoute le trihebdomadaire.

«  Se passer d’une photo de famille qui immortalise toutes les rencontres régionales, continentales et mondiales traduit sans atermoiement la mésentente qui a caractérisé la réunion au Sommet de Bujumbura », commente ce journal.

Il ajoute que « le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi aurait refusé de poser sur la photo de famille avec Paul Kagame en signe de protestation contre l’agression rwandaise ».

Des opposants reçus par la ministre belge des Affaires étrangères

Dans un autre registre,  La Prospérité rapporte la rencontre le 4 février entre Hadja Lahbib et Delly Sesanga, Martin Fayulu, Matata Ponyo ainsi que Moïse Katumbi, représenté par son porte-parole Olivier Kamitatu, pour des échanges sans filtres sur la probité du processus d’enregistrement des électeurs et de la tenue des élections du 20 décembre prochain.

Pour certains analystes avérés, affirme ce quotidien, la présence de ces quatre opposants politiques de Felix Tshisekedi à cette rencontre, cacherait des dessous des cartes. Entre autres, une éventuelle coalisation pour la conquête du fauteuil présidentiel. Mais, à quelles conditions cette union de force devrait-il intervenir ? S’interroge le journal.

« Pour cette fois, au regard des expériences du passé, il y a de quoi inciter l’Opposition congolaise à réfléchir correctement sur son sort », ajoute-t-il.

Sur ce point, Adolphe Muzito, ancien Premier Ministre et Président du parti politique Nouvel Elan, avait en amont pensé sur ce qui ferait la force de ce qui apparaîtrait comme « l’Union Sacrée des Opposants » aux prochains scrutins présidentiels, rappelle le tabloïd. Lors d’une conférence de presse tenue, le dimanche 8 janvier 2023, à Kisantu au Kongo Central, ce cadre de Lamuka, plateforme de l’opposition, révélait ses intentions de coaliser avec un candidat non populiste qui rencontre sa vision et ses idéaux pour ne pas revivre le scénario de Genève.

Il déclarait ceci : « Nous avons appris des erreurs et des conséquences de ces genres d’alliance qui se font depuis 1960. Je ne veux pas d’alliance sans un programme commun. C’est à cause de ces genres d’alliance qu’on assiste à des démissions des membres d’un gouvernement à la veille des élections. Normalement, les alliances politiques ne devraient se passer qu’entre partis politiques et leurs programmes respectifs».

Et de renchérir : «Voilà pourquoi, moi, je ne me mettrai qu’avec un candidat qui aura un programme, tout comme moi, et avec qui l’on pourra débattre et tracer un programme commun sur fond d’idées et des propositions concrètes et réalisables et non du populisme ».