Le Journal: « Fayulu s’efface au profit de Katumbi»

Revue de presse kinoise du lundi 17 avril 2023.

La déclaration politique commune de Lubumbashi (Haut-Katanga) ayant engagé quatre leaders de l’opposition : Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Augustin Matata et Delly Sessanga fait la Une de plusieurs journaux parus ce lundi dans la capitale congolaise.

« Fayulu s’efface au profit de Katumbi», titre en sa manchette Le Journal. Ce quotidien soutient que le président de l’ECIDE, Martin Fayulu a accepté de renoncer à la présidentielle de 2023 pour soutenir la candidature de Moïse Katumbi. Et qu’en contre partie de ce sacrifice, signale ce quotidien, le président d’Ensemble pour la République financerait la campagne électorale des candidats députés estampillés ECIDE, tandis que Martin Fayulu, lui, pourrait se voir nommé Premier ministre en cas de victoire de Katumbi à la présidentielle de 2023. Pour les auteurs de l’information qui a les allures d’un poisson d’avril retardé, note ce tabloïd, Martin Fayulu serait ainsi devenu réaliste après ses déboires avec son ex-compagnon doublé de frère-ennemi Adolphe Muzito. De là, indique ce portail, ajouter que le patron d’ECIDé serait revenu aux bons sentiments parce que se sentant désormais seul, sans ressources ni soutiens, tous ceux qui l’ont fabriqué à Genève étant partis en amenant leurs bases, il n’y a qu’un pas vite franchi par la source. Selon Le Journal, si cette information peut s’avérer véridique, elle laisse également la marge de croire que la rencontre des ténors de l’opposition à Lubumbashi n’est plus rien qu’un forum pour accorder un chèque en blanc au chairman Moïse Katumbi et lui faire porter officiellement le chapeau de candidat unique de l’opposition.

EcoNews indique qu'une coalition est née à Lubumbashi : Matata, Katumbi, Sesanga et Fayulu unis contre Tshisekedi. Cet hebdomadaire rapporte que quatre opposants, tous candidats déclarés à la présidentielle du 20 décembre 2023, ont donné, vendredi à Lubumbashi, le signal de départ d’actions communes pour contrer le président de la République, Félix Tshisekedi, et lui barrer la route d’un éventuel deuxième mandat à la magistrature suprême. « Nous décidons d’unir nos idées et forces pour mener des actions communes en vue d’obtenir l’organisation dans les délais constitutionnels d’élections transparentes, impartiales, inclusives et apaisées », ont affirmé les quatre leaders dans une déclaration commune, note ce tabloïd. Selon ce portail, les signataires sont Martin Fayulu (ECiDé), déjà candidat à la présidentielle de 2018, l’ancien gouverneur du Grand Katanga Moïse Katumbi (Ensemble pour la République), l’ex-Premier ministre Augustin Matata (LGD) et le député national Delly Sesanga (ENVOL). A Lubumbashi, indique ce journal, trois absences de taille ne sont pas passées inaperçues. La première est celle du prix Nobel de la paix 2018, Dr Denis Mukwege, initialement annoncé à Lubumbashi. EcoNews explique que les deux autres sont le président de la République honoraire, Joseph Kabila, et Adolphe Muzito, leader du Nouvel Elan. Si ces deux derniers se réclament aussi opposants à Félix Tshisekedi, ils n’ont pas, pour l’instant, été associés à la dynamique créée vendredi à Lubumbashi. Quoi qu’il en soit, précise cet hebdomadaire, le conclave de Lubumbashi est interprété comme les prémices d’une possible nouvelle plateforme, voire, à terme, d’une candidature commune face au président sortant, au pouvoir depuis janvier 2019 et candidat à sa réélection.

Pour Congo Nouveau, quatre leaders de l’opposition ayant fait bloc à Lubumbashi s’engagent à défendre l’intégrité territoriale face à l’agression actuelle dont le pays est victime étant donné que l’article 63 de la Constitution leur confère ces droits et devoirs. Par ailleurs, souligne cet hebdomadaire, Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Augustin Matata et Delly Sessanga appellent toute la population à résister, à exercer une vigilance citoyenne et à ne plus assister impuissamment à la déliquescence de la République et au pillage de ses ressources. Ils exigent également à la population à demeurer solidaires dans l’unité d’idées et d’actions pour faire aboutir la lutte du peuple congolais pour un véritable État de droit, et à se mobiliser afin de prendre le destin du pays en mains. Avec ce conclave, ce tabloïd estime que l’histoire pourrait se répéter pour faire bloc contre Félix Tshisekedi. Les quatre leaders de l’opposition pourront garder les liens au point de répéter, le moment venu, l’acte de Genval comme face au candidat de Kabila, Emmanuel Ramazani Shadary, en 2018, soutient ce portail.

La République est d’avis que les 4 leaders de l’opposition passeront leur premier test le 13 mai prochain. Ce faisant, écrit ce quotidien, Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Augustin Matata et Delly Sessange ont décidé de faire déferler leurs militants dans les rues de Kinshasa, le 13 mai prochain, ainsi le renseigne le communiqué final des concertations tenues à Lubumbashi, le vendredi 14 mars. Assises au cours desquelles ces 4 leaders ont convenu d’unir « leurs idées et forces pour mener des actions communes en vue d’obtenir l’organisation des élections dans le délai, rappelle ce tabloïd. Effectivement, poursuit ce portail, le cahier de charge de la marche projetée s’articule autour de la dénonciation de « l’insécurité grandissante, la vie chère et la misère du peuple, le processus électoral chaotique ». Selon ce journal, ces quatuors entendent également exiger « la désignation consensuelle des animateurs de la CENI, la révision de la loi électorale, la recomposition de la Cour constitutionnelle.

Le Potentiel révèle qu’après avoir lancé l'opération d'enrôlement dans les autres provinces, ces opposants congolais sont montés au créneau afin de " dénoncer " la stratégie de l'Union sacrée de préparer la fraude et la tricherie aux élections qui vont se tenir à la fin de l'année en cours. Par conséquent, précise ce quotidien, ils envisagent des actions sur le terrain pour exiger l'inclusivité. Ce groupe de politiques se dit également opposés à toute tentative de révision de la Constitution du pays à la veille de l'organisation des élections prévues en décembre 2023, poursuit ce taboïd.

Pendant que les quatre se serrent les coudes à Lubumbashi, note La Prospérité, Adolphe Muzito, leader de Nouvel Elan et coordonnateur de la Coalition Lamuka, veut aller en cavalier solitaire aux élections à venir. Cet ancien Premier ministre de la RDC a réaffirmé qu’il n’abdiquerait pas à sa propre candidature à la présidentielle d décembre prochain. Tout comme, rapporte ce quotidien, évoquant les chances de l’Union sacrée et, même, de ses compères de l’Opposition qui, hier comme demain, tentent de se regrouper, il relative tout, en disant que tous ceux-là, y compris l’actuel régime, ont créé de nouveaux pauvres en RDC. D’où, indique ce tabloïd, Muzito oblige les membres du régime actuel à présenter leur bilan pour convaincre. Mais, cité par ce portail, le leader de Nouvel Elan estime qu’au niveau de l’Opposition, par exemple, il n’y aura pas de programme commun sur la table, des alliances n’auraient aucun sens, ni la moindre chance de réussite.