Ituri : le lac Albert géré à la fois par le gouvernement et des groupes armés

 

La situation sécuritaire et la gestion des eaux du lac Albert (Ituri) reste confuse, a constaté, vendredi 28 avril, le reporter de Radio Okapi. En effet, les groupes armés ainsi que le gouvernement se partagent la gestion de ce lac, situé à 55 km vers l’est de Bunia.

Vers le nord, à partir des localités lacustres de Nyamamba et Mbogi, ce sont les miliciens de la CODECO qui règnent en maître sur les eaux du lac Albert. Au centre précisément à Kasenyi et une partie de Tagba, c’est le gouvernement qui contrôle ce cours d’eau. A partir de Nyamavi jusque dans les zones de frayère dans la partie sud, ce sont les miliciens du FRPI qui gèrent le lac.

Les miliciens qui occupent ces zones lacustres se livrent aux activités de pêche sans aucun respect de la réglementation dans ce domaine.

Ils utilisent des filets prohibés et envahissent les zones de frayère, ces endroits où les poissons se reproduisent.

Ils y pêchent des petits poissons non matures et des poissons en voie de pondre les œufs. Du coup, la production de poisson a baissé.

La présence des combattants armés dans cette zone a fait accroitre l’insécurité sur les eaux du lac Albert.

L’armée reconnait cette situation. Son porte-parole en Ituri, le lieutenant Jules Ngongo confirme les activités illicites menées par ces miliciens sur les eaux du lac Albert.

« Vous savez tous ces miliciens, s’ils s’approchent du côté du lac Albert c’est juste pour des besoins économiques. C’est à dire : le centre d’intérêt de ces miliciens c’est de la pêche illicite », a -t-il indiqué.

Le lieutenant Jules Ngongo affirme que l’armée va continuer avec les opérations de traque de ces groupes armés jusqu’à libérer toutes ces zones occupées illégalement :

« Nous les (Ndlr les miliciens) poursuivons, ils arrivent, ils s’installent et nous les poursuivons encore. L’objectif c’est d’évacuer, d’écarter toutes les menaces au bord du lac Albert, pour permettre à la population de vaquer librement à ses occupations et surtout protéger l’écosystème, la biodiversité ».

Entre temps, la gestion d’une partie du lac Albert par les groupes armés peine un bon nombre de la population vivant au bord de ce lac.  Constituée majoritairement des pêcheurs et des déplacés de guerre, cette population n’attend que la traque de ces groupes armés par l’armée afin de continuer avec ses activités dans la quiétude.

 

 

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