Haute Cour militaire : le député Mwangachuchu se déclare Congolais mais il a « une âme rwandaise » (juge)

 Au procès du député Edouard Mwangachuchu, la Haute Cour militaire se dit tiquée de constater que le prévenu se déclare Congolais mais il a une âme rwandaise.

A l’audience publique de ce vendredi 26 mai à la prison militaire de Ndolo, commune de Barumbu, elle a examiné plusieurs pièces du dossier à conviction sur l’identité du prévenu, ses différentes activités économiques.  

S’adressant au député, le juge président de cette instance judiciaire s’est étonné du fait que toutes les pièces du dossier du prévenu renseignent qu’il a son esprit au Rwanda plutôt qu’en RDC : 

«Vous avez, honorable, affirmé votre nationalité congolaise sans macher les mots, mais en examinant les dossiers des tiers, la juridiction est en train de se rendre compte que vous êtes de nationalité congolaise mais avez une âme presque rwandaise dans le sens que l'esprit est ailleurs qu'au Congo. Par exemple, lorsque vous exploitez vos minerais au lieu de faire l'expertise au pays ,vous faites appel à une expertise etrangère, rwandaise ». 

L’avocat conseil de Mwangachuchu a cependant plaidé pour l’innocence de son client.

« Il s’agit des allégations sans fondement et nous allons le démontrer à la prochaine audience », a déclaré Thomas Gamakolo. 

La défense du député a également sollicité la main levée de la détention de son client en lui accordant une liberté provisoire pour des raisons humanitaires.

La Haute Cour militaire promet d’y répondre le 2 juin prochain.    

A la même audience de ce vendredi, elle a en outre analysé le parcours, la complicité présumée du policier coaccusé du député, le commissaire principal Robert Mushamalirwa, dans le but d’établir le lien entre les deux prévenus dans cette affaire.  

C'est depuis le 3 mars dernier que les deux accusés comparaissent devant cette juridiction notamment pour : 

  • participation à un mouvement insurrectionnel 
  • détention illégale d'armes et munitions de guerre 
  • incitation des militaires à commettre des actes contraires à leur devoir.  

 

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