La RDC accuse un déficit de près de 4 millions d’unités de logement, selon le ministère de l’Urbanisme et Habitat

Le rapport du ministère de l’Urbanisme et habitat renseigne la RDC accuse aujourd’hui un déficit qui se situe à environ 4 millions d’unités de logement. Ce qui oblige la RDC à construire près de 265.000 unités de logement par an. C’est ce que rapporte le ministre des Postes, télécommunications et nouvelles technologies de l’information et de la communication (PTNTIC), Augustin Kibassa Maliba, qui a lu le compte rendu de la réunion du Conseil des ministres du vendredi 2 juin.

Partant de ce fait, le Président Félix-Antoine Tshisekedi a décidé de relancer la politique des logements sociaux en République démocratique du Congo abandonnée depuis au moins deux décennies, malgré l’explosion démographique ayant poussé à des constructions anarchiques dans les villes. 

« La problématique des logements sociaux est l’une des préoccupations majeures du Président de la République. Avec la disparition de la Caisse nationale d’épargne et des crédits immobiliers (CNECI) créée en 1971 ainsi que l’Office national de logement (ONEL) d’une part, et l’augmentation exponentielle de la population d’autre part, la rareté du logement s’est installée dans la durée et un fossé s’est inexorablement creusé entre l’offre et la demande de logement », a déclaré le Augustin Kibassa Maliba.

Trois établissements publics créées

En guise de réponse, ajoute M. Kibassa, il a été mis en place trois établissements publics à savoir l’Agence congolaise de promotion immobilière (ACOPRIM), le Front national de l’habitat (FONAN) et le Guichet unique de délivrance des permis de construire (GUPEC).

Il a fait savoir que l’ACOPRIM est un organe technique chargé d’assurer la construction de logement décent, de gérer et de réhabiliter le patrimoine immobilier des domaines privés de l’État.

Le FONAN est, quant à lui, un levier social et financier ayant pour mission de collecter les fonds nécessaires pour construire les logements et répondre aux diverses sollicitations des financements dans le domaine de l’habitat.

Tandis que le GUPEC est l’organe technique de régulation, la seule interface entre le promoteur immobilier et l’Etat. Il permet de lutter contre le coulage des recettes, de réduire les procédures administratives de l’obtention des documents ayant trait à la construction et de lutter contre les constructions anarchiques.

Le Président de la République a souligné que cette triple réforme, appuyé par les partenaires techniques et financiers du Bretton Woods a pour impact, notamment d’améliorer l’accès effectif des populations au logement décent, et ce, à coût abordable ainsi que de construire le cadre de régulation du secteur du logement décent, longtemps laissé sous l’égide de l’anarchie à cause de la disparité manifeste dans le domaine de l’investissement immobilier, note l’Agence congolaise de presse.

« Les membres du gouvernement concernés ont été chargés d’accompagner positivement ces nouvelles structures pour offrir rapidement à la population congolaise des logements dignes et décents. Le ministre d’État, ministre de l’Urbanisme et habitat devra particulièrement présenter un rapport sur cette mise en œuvre au dernier Conseil des ministres du mois de juillet de l’année en cours », a précisé le ministre des PTNTIC. 

En 1960, rappelle l’ACP, la population était de 20 millions sur l’ensemble de la République. Cependant, aujourd’hui on l’estime à plus de 100 millions. La politique des logements sociaux avait été amorcée par le Président Mobutu, notamment par la construction de la cité « Maman Mobutu ».

En absence d’une stratégie cohérente des pouvoirs publics, la population construit des logements sans respecter les règles urbanistiques. Dans des grandes villes congolaises, il existe de nombreux quartiers avec des logements qui ne respectent pas les normes.

Lors des fortes pluies, ces logements sont emportés par les eaux causant ainsi d’énormes dégâts humains.

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