Le parlement d’enfants de Butembo-Lubero a plaidé, lundi 12 juin, pour l’implication des autorités à tous les niveaux pour lutter contre le travail des enfants.
Il a lancé cet appel, à l’occasion de la célébration de la journée mondiale dédiée à la lutte contre cette forme de maltraitance infantile.
La recommandation du parlement d’enfants de Butembo-Lubero est contenue dans une déclaration que cette structure d’encadrement d’enfants a rendu publique lundi.
Le travail des enfants demeure une réalité vécue au quotidien dans cette région où plusieurs enfants passent leurs journées dans les rues et avenues à exercer de petits métiers de survie.
Sur le boulevard Nyamwisi, l’artère principale de la ville de Beni, au quartier Masiani, le reporter de Radio Okapi rencontre, en pleine journée, cinq enfants dont l’âge varie entre 12 et 14 ans.
Ils transportent en mains quelques produits. Deux vendent des poireaux, un des brochettes de viande. Les deux autres vendent des arachides.
Plusieurs raisons les poussent chaque jour dans les rues, au lieu d’être à l’école. Ce sont en général des raisons de survie.
« Ma maman m’a envoyé pour vendre ces produits afin d’avoir quelques sous. C’est pour ma première fois », témoigne l’un d’eux.
Et ces journées passées à déambuler dans les rues, ne sont pas sans danger. Ces enfants se font parfois ravir leurs marchandises par des voleurs.
« Je suis en train de vendre de la viande. J’ai commencé depuis longtemps. J’aide quelqu’un à le faire, il me paye souvent trente mille francs congolais par mois. Parfois je vends entre vingt mille francs par jour, quinze mille ou dix mille par exemple. Mais de fois, on me vole de la viande », ajoute un autre enfant.
Le travail des enfants est une pratique pourtant interdite par le code du travail congolais, à son article 3. Faire travailler des enfants est une violation des leurs droits.
Raegan Bangaghe, président du Parlement d’enfants de Butembo-Lubero, demande aux autorités de s’impliquer activement pour mettre fin au travail des enfants :
« Une chose qualifiée parmi les pires formes de travail des enfants par le code de travail : l’utilisation des enfants pour des faits commerciaux qui les empêchent de jouir de leur meilleur état possible, et qui les empêchent d’aller à l’école. Nous rappelons les autorités qu’ils ont une part importante de responsabilité pour l’application de la loi dans l’élimination de ce genre de pratiques ».
Aucune activité officielle n’a été organisée dans la région pour célébrer la journée de lutte contre le travail des enfants. Les structures travaillant dans ce secteur que Radio Okapi a abordées disent attendre le 16 juin, date de la célébration de la Journée de l’Enfant africain, pour organiser des activités sur les deux journées.