L’Avenir : « Elections 2023: Muzito doute du respect du délai constitutionnel »

 

L’Avenir rapporte qu’à l’issue de sa rencontre avec le président de la CENI, Denis Kadima, Adolphe Muzito, premier ministre honoraire et candidat à l’élection présidentielle de décembre 2023, pense qu’il est hors de question d’organiser les scrutins le 20 décembre 2023 sans recenser les électeurs des territoires de Kwamouth, Masisi et Rutshuru confrontés aux défis sécuritaires. Il doute du respect du délai constitutionnel auquel tient la Centrale électorale au regard du retard lié au financement du processus par le gouvernement. Il remet également en cause la loi sur la répartition des sièges déjà promulguée et juge « non-consensuelle » la composition de la CENI.

 

« Nous avons dénoncé le fait que le fichier électoral est incomplet et n'a pas pris en compte les trois territoires dont deux dans le Nord-Kivu(Ndlr Rutshuru et Masisi) et un dans le Mai-Ndombe(Ndlr Kwamouth). Nous pensons que cette façon de faire n’est pas crédible. Mon parti et moi n’irons pas aux élections sans les  territoires de Kwamouth, Masisis et Rutshuru », a déclaré Muzito, selon La Tempête des Tropiques.

Le président du parti "Nouvel élan" a également exigé, pour la poursuite du processus électoral, la prise en compte des partis exclus. Cependant, la CENI a expliqué que la question ne relevait pas de sa compétence, ajoute ce quotidien.

La Prospérité note que Muzito a suggéré le recours à l’église catholique et, même, protestante qui, pour lui, sont mieux implantées dans les zones encore sous occupation des groupes armés, pour réaliser cet enrôlement sans lequel le fichier électoral, tel qu’il a été présenté jusqu’ici, continuerait à fausser les données contenues dans la Loi portant répartition des sièges.

Il a, enfin, évoqué l’épineuse question de financement (500 à 600 millions de dollars) pour la matérialisation de l’ensemble des opérations pré-électorales et électorales d’ici le 20 décembre 2023, s’il faut respecter les délais constitutionnels. Au cas contraire, le dialogue s’impose. Et là-dessus, la classe politique doit constater et s’assumer. « Nous devons, en ce moment-là, nous réunir pour en parler en tant que classe politique pour assumer ensemble cette impasse due à la non-tenue des élections dans les délais constitutionnels et en tirer, éventuellement, toutes les conclusions qui s’imposent », a-t-il lâché, au sortir de cette rencontre.

« Procéder en urgence, à travers des concertations appropriées, au reformatage du processus électoral qui s’avère obligatoire et inévitable, afin de garantir l’intégrité du territoire, la transparence, la crédibilité, l’exclusivité et l’équité des prochaines élections dans notre pays. C’est l’unique voie qui s’impose si l’on tient à rester sur le bon chemin’’, écrit-il, d’ailleurs, dans son Plan de sortie de crise qui se profile à l’horizon, en marge de prochaine la Présidentielle couplée aux législatives nationales et provinciales prévues, le 20 décembre 2023, précise La Prospérité.

Pour Le Potentiel, le président de la CENI qui continue de rassurer l’opinion sur la tenue des élections dans les délais constitutionnels, devra faire avec le temps qui presse, tout en tenant compte des revendications de l’opposition afin de faire aboutir en douceur le processus électoral qui a déjà amorcé sa dernière ligne droite.

Ce tabloid rappelle que cette entrevue entre Muzito et Denis Kadima est intervenue après l’harmonisation de vues entre le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et le quatuor de l’opposition constitué de Martin Fayulu, Matata Ponyo, DellySessanga et Dieudonné Bolengenge, représentant de Moïse Katumbi, autour des exigences sur le processus électoral en cours, notamment sur l’audit externe du fichier électoral.