Procès sur la répression sanglante de Goma : la comparution du gouverneur militaire réclamée

Le prévenu colonel Mike Mikombe et la partie civile ont exigé unanimement, au cours de l’audience de jeudi 21 septembre à Goma, la comparution du gouverneur du Nord-Kivu, général Constant Dima Kongbwa, et d’autres officiers des FARDC devant la cour militaire dans l’affaire du carnage présumé des adeptes de la secte messianique appelé « Wazalendo ».

Leur comparution, selon le colonel Mike Mikombe et la partie civile, pourrait éclairer la cour sur certaines zones d’ombres qui planent surtout autour de la responsabilité de chaque officier dans l’exécution de l’ordre opérationnel conçu par le commandement des opérations en province et ayant conduit au carnage présumé du 30 aout dernier. 

La question principale qui a agité les deux parties au procès tourne autour de l’exécutant de l’ordre opérationnel, qui a servi de canevas aux unités déployées sur le terrain le jour des faits.

Des « preuves irrévocables »

Pour le principal accusé, le colonel Mike Mikombe, ainsi que ses avocats, la comparution du gouverneur est capitale dans ce procès.

Diplômé en stratégies de défense et commandant brigade de la Garde républicaine, cet officier a déclaré devant la cour détenir des « preuves irrévocables » qui mettent à nu les gouverneur Constant Ndima Kongbwa comme ordonnateur l’ordre opérationnel.

Il tient à la comparution du gouverneur pour que ce dernier démontre devant les juges quelle a été sa part de responsabilité d’abord dans cette opération et par la suite dans le carnage présumé survenu ce jour. 

Le prévenu Mikombe soutient que les adeptes « Wazalendo », étaient reconnus comme une force supplétive du M23 et pourraient faciliter l’infiltration de la rébellion du M23 dans la ville de Goma, à en croire l’ordre opérationnel.

Il continue de clamer son innocence dans cette affaire et se dit rassurant quant à l’issue heureuse de ce procès.

Pour la partie civile, la secte messianique est une ASBL constituée des civils non armés, contrairement à l’esprit de l’ordre opérationnel du commandement militaire, qui les traitent une force supplétive du M23.

La cour décrète le huis-clos

Elle estime aussi que l’audition du gouverneur militaire et son porte-parole pourrait dégager et éclairer la cour sur la responsabilité de chaque unité dans cette opération.

Par ailleurs au cours de la même audience, la cour a décrété un huis-clos pour procéder à la projection et à la visualisation des images illustrant toutes les scènes des violence ces commises le jour du drame.

Le 30 août à Goma, des forces de l’ordre ont réprimé violemment une manifestation des adeptes de la secte « la Foi naturelle judaïque messianique vers les nations », qui se font appeler aussi « Wazalendo ». 

Officiellement, l’opération plus cinquante morts et des dizaines des blessés. Une centaine de manifestants ont été interpellés, leur procès a démarré le 1 er septembre au tribunal militaire de garnison de Goma.

Six militaires, dont deux officiers supérieurs impliqués dans cette répression, sont jugés devant la cour militaire du Nord-Kivu, pour établir les responsabilités et sanctionner les coupables de cet acte. Et le gouverneur militaire du Nord-Kivu a été rappelé en consultation à Kinshasa dans le cadre de cette affaire.

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