Bintou Keita exprime sa crainte de voir l’extension du conflit en RDC à l’échelle régionale

La Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC et cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita s’est exprimée mardi 20 février devant le Conseil de sécurité de l’ONU à New-York à propos de la situation sécuritaire en RDC.

La Cheffe de la MONUSCO a rappelé qu’il est crucial de souligner le risque d’une extension du conflit à l’échelle régionale si les efforts diplomatiques en cours, visant à apaiser les tensions et à trouver des solutions politiques durables au conflit actuel, échouent.

Bintou Keita a aussi salué les efforts diplomatiques continus du Président angolais Lourenço et a réaffirmé l’engagement total de la MONUSCO à soutenir les processus de paix de Luanda et de Nairobi.

Elle a également appelé vivement le Conseil de sécurité pour qu’il pèse de tout son poids sur les initiatives de paix régionales en cours et qu’il veille à ce que toutes les parties respectent le droit international, leurs engagements, et œuvrent de manière constructive pour mettre fin à la crise actuelle.

Escalade de la violence en Ituri

La représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en RDC a affirmé que dans la région de l’Ituri, on observe une escalade significative de la violence dans le territoire de Djugu et que la MONUSCO continue d’assurer la protection physique directe de plus de 100 000 personnes déplacées.

Elle également signifié à l’auditoire que la semaine dernière uniquement, 26 civils ont été tués en raison des tensions entre les factions Zaïre et CODECO. 

« Le week-end dernier, le 16 février, 15 civils qui revenaient d’obsèques dans le village de Tali ont été interceptés, brutalement assassinés et enterrés dans une fosse commune par la CODECO », a aussi souligné Bintou Keita et fait savoir qu’une fois alertées, les forces de la MONUSCO et les FARDC ont procédé à l’exhumation des corps et les ont transférés à la morgue de Bunia.

Bintou Keita dit redouter fortement que la situation en Ituri ne dégénère davantage, compromettant ainsi les progrès réalisés par la MONUSCO et les autorités provinciales pour soutenir le processus de paix en cours dans la région.

Désengagement de la MONUSCO

La cheffe de la MONUSCO est aussi revenue sur le désengagement de la Mission, notamment dans le Sud-Kivu dans quelques mois.

Elle a affirmé qu’à ce jour, des affrontements ont éclaté entre les milices Twirwaneho et des groupes Maï-Maï dans le sud de Minembwe.

« Je me rendrai la semaine prochaine à Bukavu et à Uvira, en compagnie des responsables de la Mission, des Agences, Fonds et Programmes des Nations Unies et de représentants du Gouvernement, pour dialoguer avec les autorités provinciales et les organisations de la société civile, y compris les groupes de femmes, afin d’évaluer la mise en œuvre du désengagement », a-t-elle annoncé.

Mme Bintou a exprimé sa profonde gratitude aux pays contributeurs de troupes et de police de la MONUSCO pour le courage et le dévouement dont leurs soldats de la paix font preuve dans leur mandat de protection des civils, malgré un environnement de plus en plus périlleux.

Elle a rappelé que le ciblage des soldats de la paix des Nations Unies est inacceptable et a appelé le Conseil pour qu’il veille à ce que les responsables rendent des comptes.

 

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