Des déplacements massifs de population sont signalés depuis plusieurs jours dans différentes localités du Nord-Kivu, notamment à Bugamba 1 et Bugamba 2, dans le territoire de Nyiragongo, où les habitants fuient quotidiennement leur foyer.
Selon des sources locales, cette vague de déplacements est principalement attribuée à la recrudescence de la criminalité et à l’insécurité persistante, poussant de nombreuses familles à chercher refuge dans des zones considérées comme plus sûres, notamment la ville de Goma.
Un défenseur des droits humains confirme la gravité de la situation, précisant que sa propre sœur a dû quitter son domicile à Bugamba 1 pour retourner chez leurs parents à Goma. Des individus armés opèrent régulièrement la nuit, allant de porte en porte, dépouillant complètement les maisons et malmenant sérieusement les occupants.
En outre, des personnes sont tuées ou blessées, soit par balles, soit à l’arme blanche lors de ces incursions nocturnes.
Selon plusieurs témoins, malgré des tirs nourris entendus chaque nuit, aucune intervention des forces de sécurité n’est signalée, laissant les habitants dans un sentiment d’abandon,.
Face à cette insécurité, les personnes les plus vulnérables s’organisent pour monter la garde à l’extérieur, autour d’un feu, durant la nuit.
Malgré ces efforts, deux décès ont été enregistrés dans la nuit de lundi à mardi : l’un au quartier Mukondo 2, au nord de Bugamba 1, et l’autre, un infirmier, au quartier Ndosho, en ville de Goma.
Le quartier Ndosho subit également les conséquences du banditisme sévissant à Bugamba.
Alors qu’une partie de la population estime que la rébellion n’a pas la mainmise sur la situation dans cette zone, les autorités locales pointent du doigt certains membres de groupes armés qui continueraient de rôder dans le territoire de Nyiragongo.
La province du Nord-Kivu connaît une aggravation rapide de la crise des déplacements, exacerbée par l’intensification des violences et des affrontements entre groupes armés et forces régulières. Selon Ocha, près de 600 000 personnes déplacées se trouvent actuellement autour de Goma, et les besoins humanitaires, notamment en nourriture, abris et soins médicaux, dépassent largement les capacités de réponse des organisations présentes sur le terrain.