Tshopo : la société civile dénonce la monétisation frauduleuse de l’enregistrement des victimes du conflit Mbole-Lengola

La société civile Sauti ya Raiya (La voix du peuple), s’insurge contre la monétisation des opérations d’enregistrement des victimes du conflit intercommunautaire Mbole-Lengola dans la commune de Lubunga, province de la Tshopo. Cette dénonciation intervient alors que des cas de fraude ont été confirmés par des organisations locales il y a quelques semaines.

La société civile exprime également son inquiétude face à la focalisation exclusive sur les victimes du conflit Mbole-Lengola, alors que d’autres groupes touchés par des conflits dans la province, tels que les victimes du conflit Enya-Lengola, de la guerre des 6 jours et des affrontements de 2019 à Lubunga, ne sont pas pris en compte. Prince Héritier Isomela, président de cette structure rappelle que l’identification des victimes doit rester gratuite et inclusive, englobant toutes les personnes affectées, y compris celles hébergées dans des familles d’accueil et non seulement celles vivant sur les sites de déplacés.

« L’identification des victimes est une opération gratuite. Malheureusement, des personnes sans qualité ni titre ont commencé à identifier les victimes, surtout dans les sites des déplacés, alors que les victimes sont toutes celles qui ont subi des préjudices lors des événements malheureux de Lubunga. La majorité se trouve dans les familles d’accueil », a-t-il déclaré.

Nécessité d’un recensement exhaustif

La société civile insiste sur la nécessité de recenser toutes les victimes, qu’elles soient dans des familles d’accueil ou sur des sites, afin d’obtenir un chiffre exact. Un tel recensement permettrait de présenter un rapport complet et détaillé aux autorités compétentes, notamment le gouverneur de province, les ministères concernés et les institutions mandatées pour l’encadrement ou l’assistance des victimes.

Depuis février 2023, le conflit Mbole-Lengola a fait plus de 500 morts et provoqué le déplacement de plus de 100 000 personnes, dont beaucoup vivent dans des conditions précaires à Kisangani et Lubunga, selon des sources locales.

 

 

 

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