Depuis quelques jours, des individus non identifiés procèdent au marquage de maisons d’habitation pendant la nuit dans plusieurs quartiers de la ville de Goma, au Nord-Kivu. Ce phénomène inédit suscite une panique généralisée au sein de la population, dans un contexte déjà marqué par une criminalité urbaine grandissante, caractérisée par des tueries quotidiennes dans cette ville sous occupation rebelle depuis janvier dernier.
Selon des sources locales, des habitants sont surpris, à leur réveil, de trouver un marquage sur les murs ou les portails de leurs habitations. Ces marquages seraient l’œuvre de présumés bandits armés, qui utiliseraient ces signes comme repères lors de leurs opérations nocturnes, estiment certains riverains.
Plusieurs témoins rapportent qu’au cours de la soirée du mardi 6 mai, un mouvement de déplacement a été observé au quartier Kyeshero, dans la commune de Goma. Certains habitants ont expliqué qu’ils quittaient temporairement leurs domiciles, effrayés par ces marquages mystérieux. Ils précisent que les parcelles dont les murs de clôture ou les portails sont marqués font généralement l’objet d’attaques nocturnes de bandits armés la nuit suivante.
Ainsi, sur l’avenue Mirugi, une dizaine de parcelles ont été identifiées avec des traces de peinture, poussant toutes ces familles à chercher refuge ailleurs en attendant de voir l’évolution de la situation.
Cette psychose gagne peu à peu de nombreux autres quartiers de Goma. Face à cette menace, des jeunes ont mis en place des initiatives d’autoprotection, organisant des veilles et des patrouilles nocturnes, notamment dans la commune de Karisimbi. En conséquence, enfants, élèves et parents se réveillent chaque matin épuisés, après des nuits perturbées par ces vigies improvisées.
La situation sécuritaire reste donc très préoccupante dans la ville de Goma déjà fragilisée par la violence et les déplacements forcés.