En Ituri Hema et Lendu réfléchissent aux mécanismes d’un retour effectif des déplacés à Fataki

Des notables Hema et Lendu ont réfléchi, mardi 12 mai, aux mécanismes permettant le retour effectif des déplacés dans leurs villages, dans la région de Fataki. Depuis quelques mois, la plupart des habitants du groupement de Djaiba, ainsi que des déplacés du site du même nom, passent la journée dans le village, puis, le soir venu, vont dormir aux abords de la base militaire des casques bleus de la MONUSCO, malgré les dispositifs sécuritaires mis en place par les FARDC, la PNC et la MONUSCO dans la zone.

Il s’agit de la première rencontre entre des membres des communautés voisines de Walendu Djatsi et Bahema Bajere depuis les dernières violences dans la région de Fataki et Djaiba. De commun accord, tous les membres des deux communautés ont appelé à la restauration de l’autorité de l’État dans l’ensemble du territoire de Djugu, afin de permettre le retour des populations dans leurs villages.

Jean Richard Dedha, chef de la chefferie de Bahema Bajere, déplore ce qu’il qualifie de stigmatisation des membres de sa communauté par les services de sécurité: 
  « Il y a une bonne relation civilo-militaire à Djaiba. Tous les membres de la communauté Hema de Djaiba sont assimilés aux miliciens de Zaïre, alors qu’ils ne le sont pas tous. Ceci fragilise la collaboration entre civils et militaires dans la région. Cette question doit être prise en considération par les autorités compétentes, car le retour de la population en dépend ».
De son côté, Justin Gudza, chef du secteur Walendu Djatsi, estime que le renforcement de la présence militaire dans certains endroits de son entité favorisera le retour des populations : 
  « Dans la région de Arr’r, vers l’entrée de la milice Zaïre, près de Buchama-Saio, il est nécessaire de renforcer la présence des forces de sécurité afin de rassurer la population »
Les deux parties ont également évoqué la nécessité d’un soutien humanitaire pour accompagner le retour de ces populations qui ont tout perdu.
Cette rencontre, qui a impliqué les membres du comité territorial de sécurité, a été facilitée par la MONUSCO.
 

Lire aussi sur radiookapi.net: