Les perturbations du réseau de téléphonie mobile à Pinga entravent la prise en charge médicale et les transactions financières

Les perturbations du réseau de téléphonie mobile dans la zone de Pinga, située entre les territoires de Masisi et Walikale au Nord-Kivu, affectent gravement plusieurs secteurs socio-économiques, notamment la prise en charge médicale des patients et les transactions financières.

Depuis environ deux semaines, les réseaux Vodacom et Airtel sont coupés dans cette région, entraînant une interruption totale de la connexion internet et des services de mobile money, essentiels pour les paiements et transferts d’argent. Cette situation complique considérablement la gestion médicale, notamment dans les centres de santé et à l’hôpital général de référence de Pinga, déjà débordé par l’afflux de patients. Le manque de communication aggrave aussi la rupture des stocks de médicaments, tandis que les cas de paludisme, de malnutrition infantile et d’infections respiratoires aiguës augmentent, en partie à cause du déplacement prolongé des populations dans la forêt.

Le modérateur du Cadre Inter-paysan pour la transformation des conflits (CITC/Pinga), Julien Buunda, appelle à une intervention urgente du gouvernement pour rétablir les réseaux dans cette zone en insécurité permanente. Il souligne que la coupure des deux antennes opérationnelles accentue l’isolement de Pinga, rendant la population dépendante de déplacements de 20 kilomètres, souvent dangereux, pour accéder à un réseau mobile dans les localités voisines.

Des sources locales rapportent que les difficultés d’acheminement du carburant nécessaire au fonctionnement des groupes électrogènes alimentant les antennes téléphoniques expliquent en grande partie cette coupure. La route reliant Pinga à Goma est impraticable et contrôlée par les rebelles du M23, empêchant le ravitaillement et maintenant la région dans un isolement numérique et économique.

Cette coupure impacte aussi les activités économiques, notamment les services de transfert d’argent mobile (comme M-Pesa), obligeant les habitants et commerçants à prendre des risques pour se rendre dans des zones plus sûres afin d’effectuer leurs opérations financières. L’enclavement numérique aggrave ainsi la précarité et la vulnérabilité d’une population déjà fragilisée par le contexte sécuritaire, selon des sources locales.

 

 

 

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