L’ONG Human rights watch dénonce les exactions commises par les “Wazalendo” dans le Sud-Kivu

Les milices dites « Wazalendo » qui soutiennent l’armée congolaise contre le groupe rebelle M23, commettent des abus contre des civils dans la province du Sud-Kivu. C’est ce qu’indique l’ONG Human rights watch dans son rapport publié ce vendredi 23 mai.

Cette organisation de défense des droits de l’homme appelle les autorités congolaises à mettre fin au soutien aux groupes armés « Wazalendo », et assurer leur désarmement et l'obligation de rendre des comptes. Car selon Human rights watch, les fonctionnaires qui fournissent sciemment des armes à des groupes armés responsables d’abus risquent de se rendre complices des crimes commis par ces groupes.

Selon ce rapport, les combattants « Wazalendo » ont récemment commis des abus généralisés contre des civils dans la province du Sud-Kivu. Ils ont battu, tué et extorqué des civils, parfois sur la base de critères ethniques. Des groupes de la société civile du Nord-Kivu ont également dénoncé le « règne de la terreur » des Wazalendo.  

En mars et avril, ces combattants ont mis en place des barrages routiers sur les routes principales reliant plusieurs villes du Sud-Kivu, où ils ont harcelé les habitants et collecté entre 500 et 1 000 francs congolais par personne. Le rapport souligné que, bien que les Wazalendo reçoivent du matériel militaire du gouvernement, la milice « vit sur le dos de la population », ce qui conduit à des actes d’extorsion.

En avril, Human rights watch dit avoir reçu des informations crédibles faisant état de combattants Wazalendo battant et fouettant des hommes et des femmes qu'ils accusaient d'avoir agi de façon inappropriée. « Certains Wazalendo agissent comme s'ils étaient la police et pensent qu'ils peuvent résoudre les conflits entre civils », a déclaré un habitant d'Uvira, au Sud-Kivu cité dans le rapport. « L'armée congolaise risque de se rendre complice d'exactions en soutenant les milices Wazalendo », prévient Clémentine de Montjoye, chercheuse senior au sein de la division Afrique à Human rights watch. Elle indique que « les autorités congolaises devraient cesser de soutenir la coalition Wazalendo, la désarmer, mener une enquête impartiale sur les abus et poursuivre tous les responsables d'exactions. ». Pour elle, « Soutenir la coalition Wazalendo a des conséquences mortelles, et le gouvernement congolais devrait évaluer l'impact sur les civils de son soutien continu à ce groupe ».

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