L’ensemble des habitants du village Bangu Dia Zulu, situé dans le groupement Nkolo, secteur de Boko, territoire de Mbanza-Ngungu au Kongo-Central, ont été sommés de quitter les lieux dans un délai de 72 heures. Cette injonction fait suite à un jugement du tribunal de grande instance de Mbanza-Ngungu, rendu en décembre 2020 et officiellement notifié aux intéressés depuis 2021.
La décision judiciaire découle d’un litige foncier opposant deux ressortissants de la région : Mbanda, originaire du village Bangu Dia Ndimba, et Nsangu, chef du village Bangu Dia Zulu. Tous deux sont propriétaires terriens et chefs de clans dans des villages voisins, souvent en conflit pour la gestion des terres limitrophes.
Le 17 décembre 2020, le tribunal a statué en défaveur de Nsangu, chef de Bangu Dia Zulu, qui a été condamné par défaut en raison de son absence à l’audience. Ce n’est que le 14 mai 2021 que les habitants ont été officiellement informés, par voie d’huissier, de l’obligation de quitter leur village natal, où se trouve également le cimetière de leurs ancêtres.
Plaidoyer
Face à cette situation, les notables du secteur de Boko expriment leur vive préoccupation quant au sort des habitants et au devenir du patrimoine du village après l’exécution de la décision judiciaire, prévue dans un délai de 72 heures. Ils appellent à l’intervention du chef de l’État, estimant que cette mesure contrevient à plusieurs dispositions légales.
Ces notables affirment avoir déjà saisi le ministre de l’Intérieur, de la Sécurité et des affaires coutumières, ainsi que les députés provinciaux et nationaux, l’assemblée provinciale et le gouverneur du Kongo-Central, afin d’obtenir leur implication.
Ils espèrent une issue favorable pour éviter aux habitants de Bangu Dia Zulu de subir le même sort tragique que les populations des villages de Kimbongo et Kinlele, qui avaient été expulsées de force et abandonnées à leur sort il y a quelque temps.