L’UNPC dénonce la suspension des activités médiatiques du PPRD par le CSAC

 

L’Union nationale de la presse du Congo (UNPC), dit avoir suivi avec émoi la décision du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) de suspendre, à titre conservatoire, la médiatisation des activités du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) et de ses membres pour une durée de 90 jours sur toute l’étendue du territoire national.

Dans un communiqué publié vendredi 6 juin à Kinshasa, signé par son président national Kamanda Wa Kamanda Muzembe, l’UNPC dénonce ce qu’elle qualifie de « dérive autoritaire d’une régulation solitaire ».

L’UNPC émet des réserves quant à la compétence du CSAC sur l’ensemble du champ qu’il s’est attribué. Selon l’organisation, la régulation des médias doit avant tout s’inscrire dans une perspective philosophique, centrée sur la liberté de la presse et d’expression, qui constitue un socle fondamental. Le communiqué rappelle que le rôle de la régulation ne peut être d’embrigader les médias ou d’empêcher les journalistes de jouer leur rôle de « conscience critique de leur temps » et d’« historiens du présent ».

Un appel à la lucidité et au discernement

L’UNPC rappelle que la liberté de la presse et le droit du public à l’information sont garantis par la Constitution. Bien qu’elle reconnaisse que des restrictions peuvent être compréhensibles en temps de guerre, l’organisation de journalistes s’interroge sur les motivations réelles de cette décision :

« Alors que les autorités du pays recherchent la cohésion nationale, pourquoi vouloir faire passer les médias et les journalistes comme des porteurs d’armes et munitions qui fauchent les milliers des compatriotes Congolais dans l’est du pays », s’interroge l’UNPC

Dans son communiqué, l’UNPC appelle le CSAC à « faire preuve de lucidité et de discernement afin d’éviter de précipiter les médias et les journalistes dans une situation incontrôlable ». L’organisation affirme qu’elle ne livrera pas les journalistes « à la furie d’une approche maximaliste d’une régulation solitaire ». Elle exhorte le CSAC à respecter le rôle des médias en tant que piliers de la démocratie et garants du droit à l’information.

Tout en critiquant la décision du CSAC, l’UNPC exhorte les journalistes à redoubler de professionnalisme dans l’exercice de leur métier. Elle les invite à mettre en avant l’amour de la patrie et la défense de l’intégrité territoriale, particulièrement en cette période marquée par l’agression et l’occupation d’une partie du territoire national.

 

Lire aussi sur radiookapi.net: