Des acteurs politiques ainsi que l’Association africaine de défense de droits de l’homme (ASADHO) et l’ONG journaliste en Danger (JED) ont appelé, mercredi 3 juin, le Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication (CSAC) à revenir sur sa décision interdisant aux médias de relayer les activités du PPRD et de Joseph Kabila.
Selon ces organisations, cette décision du CSAC porte atteinte à la démocratie, elle est autoritaire et constitue un abus du pouvoir.
Le président de l'ASADHO estime que "cette mesure arbitraire" pouvait se justifier si le PPRD était déjà dissout. « Cette décision est prise sur base de quoi ? », s’interroge Jean-Claude Katende, qui la considère comme un règlement des comptes.
Le PPRD n'est pas dissout
Pour cet activiste, le CSAC doit éviter de s’engager dans le jeu politique.
Réaction similaire de Georges Kapiamba, de l’ACAJ qui condamne la décision, car selon lui, le parti politique de Joseph Kabila n’est jamais été dissout par une décision judiciaire devenue définitive.
« L'espace de libre expression démocratique est en train de se rétrécir dans le pays », redoute Jonas Tshiombela, coordonnateur de la Nouvelle société civile congolaise.
De son côté, Journaliste en danger dénonce "l’attentat contre la démocratie". Son secrétaire général, Tshivis Tshivuadi, rappelle que le CSAC est une instance de régulation et non un outil de censure des médias.
Dans une guerre internationale...
Dans la classe politique, Prince Epenge, porte-parole de Lamuka de Martin Fayulu, fustige la mesure et rappelle que la liberté d’opinion, le droit à l’information et la liberté d’expression sont les piliers de la démocratie et garantis pour tous.
En réaction, Patrick Muyaya, porte-parole du Gouvernement, lâche :
« Nous sommes devant une situation de crise, et dans une telle situation, il y a une gestion de crise qui s’impose. Nous sommes devant une guerre informationnelle ».
Il souhaite que le président du CSAC discute avec les journalistes sur ce sujet pour qu’il y ait une meilleure compréhension des mesures conservatoires qu’il a prises en fonction de la situation du pays.