La prise en charge des sinistrés de la ville province de Kinshasa (RDC) demeure complexe au regard du chevauchement constaté dans les attributions de chaque Ministère impliqué dans la gestion humanitaire des inondations causées par les pluies diluviennes qui se sont abattues du 4 au 5 mai courant occasionnant ainsi de pertes en vies humaines et dégâts matériels important. Après ces fortes pluies, enivrons 13000 personnes ont perdu leurs domiciles, selon les premières investigations.
Des plus amples détails dans cette tribune de Vincent Muzungu, expert en communication institutionnelle.
Après consultation des ordonnances fixant les attributions de chaque ministère, le ministère des Affaires Sociales, Actions Humanitaires et Solidarité Nationale détient légalement la responsabilité de :
1) Coordination, évaluation et supervision des programmes humanitaires ;
2) Contrôle et suivi des activités des organismes et ONG chargées des questions humanitaires ;
3) Suivi et insertion des victimes de calamités et catastrophes naturelles, en collaboration avec les autres Ministères concernés ;
4) Collaboration avec les Agences humanitaires et organisations nationales, sous-régionales, régionales et internationales compétentes en matière d'assistance aux réfugiés, aux victimes de la guerre et des catastrophes naturelles, aux déplacés et autres populations vulnérables en cas de crise humanitaire ;
5) Coordination de la recherche des sources de financement pour soutenir la politique du Gouvernement en matière de solidarité et d'action humanitaire, en collaboration avec les Ministères ayant en charge les finances et la coopération internationale ;
6) Promotion de la vie associative dans les domaines de l'action humanitaire ;
7) Coordination des actions humanitaires, caritatives et philanthropiques pour venir en aide aux déplacés et victimes de la guerre et des catastrophes naturelles. Les attributions du ministère des Affaires sociales, Actions Humanitaire et Solidarité Nationale découlent de l'ordonnance nº22/003 du 07 janvier 2022 fixant les attributions des Ministères. Nous avons appris après nos recherches la mise en place d'une cellule par le VPM de l'intérieur dont l'objectif est de gérer les sinistrés. Cependant, l'émergence d'une cellule créée au sein du ministère de l’Intérieur, de la Sécurité, de la décentralisation et des Affaires coutumières, tente de s'arroger ces responsabilités sans base légale et sans respect des procédures réglementaires en vigueur dans la gestion humanitaire des catastrophes naturelles.
Conclusion
Le mode opératoire de cette cellule mise en place sans validation officielle, ni par une ordonnance, ni par un décret ou par un arrêté interministériel conforme aux lois en vigueur, constitue une violation manifeste qui crée un conflit institutionnel, brouillant la gouvernance et la responsabilisation. Après nos échanges avec les experts de l'humanitaire aux affaires sociales, le Ministère des Affaires sociales, Actions Humanitaire et Solidarité Nationale avait présenté un plan de réponse à la hauteur de 32 milliards de Francs congolais pour une assistance humanitaire de trois mois, curieusement cette somme est tombée à la Vice-Primature, Ministère de l'Intérieur, de la Sécurité, de la décentralisation et des Affaires coutumières dont le Ministère des Affaires Sociales n'a perçu que plus ou moins un quart de 5 %, somme qui a permis de couvrir la demande en vivres et non-vivres des sinistrés des sites de la ville Province de Kinshasa et le Territoire de Kasangulu ( Kongo Central). De cette situation, principalement attribuable au manque d'information, la population Kinoise désigne à tort le ministère des Affaires sociales comme l'autorité chargé de l'indemnisation des victimes, alors que cela ne relève pas de ses attributions. La duplication des efforts, le chevauchement des responsabilités et la dispersion des ressources fragilisent la réponse humanitaire globale et affaiblit l'impact sur les populations vulnérables.