Au total, 82 organisations de la société civile plaident pour la transparence dans la gestion des fonds issus de l’exploitation des minerais de cassitérite de Bisie, dans le territoire de Walikale (Nord-Kivu). Elles s’expriment à travers une correspondance adressée mercredi 18 juin aux autorités congolaises et à la société Alphamin Bisie Mining, qui exploite le site.
Cette action intervient environ six jours après la signature d’un nouveau cahier des charges entre la société et les communautés locales du secteur des Wanyanga de Walikale.
Pour Vicar Batundi Hangi, coordonnateur d’une de ces organisations, près de neuf ans après la signature du premier cahier des charges avec cette société américaine, l’impact sur le plan de développement local reste faible :
«Il est difficile de faire la comparaison entre les milliards de dollars que les gens amassent à Walikale et les conditions de vie de la population. Et nous, nous demandons où va l'argent ? Nous sommes partis de la période de 2016 jusqu'en 2024. Nous avons totalisé plus de 30 millions, qui se sont volatilisés ».
Il attire l'attention des autorités et des actionnaires de la société sur le fait que le premier cahier des charges, qui a expiré en février dernier n'a pas été évalué comme le règlement minier l'exige :
« Il faut qu'il y ait une évaluation sincère et l'audit sérieux pour la traçabilité des fonds alloués aux projets communautaires. Parce que 30 millions de dollars c'est beaucoup ! Nous devons connaître où va l'argent, à qui ça profite et pourquoi la misère dans la zone ».
Selon le protocole d’accord sur l’exploitation de Bisié, rappelle Vicar Batundi Hangi, 0,3% du chiffre d’affaires de la société Alphamin devrait être alloué au développement local dans le secteur des Wanyanga. Ce fonds devrait servir à la promotion des projets intégrateurs notamment des routes, la modernisation des écoles, des structures sanitaires et au développement de l’emploi.