La société civile exige la transparence sur les processus de paix et les accords miniers

Une Synergie de la société civile pour la transparence des processus de paix en RDC a été lancée à Kinshasa le 20 juin. Cette plateforme regroupe des acteurs de la société civile engagés pour une gestion transparente des initiatives de paix et des accords économiques internationaux jugés opaques.

Lors du lancement de cette plateforme, la société civile a dénoncé l’opacité entourant certaines négociations sur les minerais stratégiques et celles liées au processus de paix avec le Rwanda.

Christian Moleka, porte-parole de la Synergie, a critiqué le manque de consultation des populations locales, premières concernées par les initiatives de paix et les accords économiques.

« Le Congo va vers une signature. Notre Parlement a fermé sans qu'on ait eu au sein des institutions un débat public et soutenu sur les engagements que le pays prend. Nous avons estimé que le Parlement a raté une opportunité de donner à nous comme citoyens l'opportunité de nous informer sur un processus majeur et historique pour le pays », a-t-il regretté.

Un accord minier stratégique en négociation

La RDC et les États-Unis négocient un accord sur les minéraux stratégiques qui vise à renforcer la présence américaine dans le secteur minier congolais en échange d’un appui sécuritaire. Cet accord en cours de négociation concernerait l’exploitation du cobalt, du cuivre et du lithium, des ressources essentielles pour la transition énergétique mondiale. Cependant, la Synergie s’interroge sur les termes de cet accord, notamment sur la durée des contrats, les bénéfices pour la RDC et les garanties de transparence.

« Nous parlons tous des deals sur les minerais. De quels minerais il s'agit ? Pour combien d'années ? Qu'est-ce que le Congo gagne ? Personne ne sait. Nous sortons d'un contrat chinois que tout le monde a décrié pour l'opacité, nous sommes maintenant dans un nouveau contrat. Nous voulons de la transparence, nous voulons de la redevabilité pour que les Congolais sachent sur quelle voie la République est engagée », a insisté Christian Moleka.

Le processus de paix sous médiation internationale

Parallèlement à ces négociations économiques, les États-Unis jouent un rôle central dans le processus de paix entre la RDC et le Rwanda, pays dont les troupes sont déployées dans l’Est de la RDC en appui au groupe rebelle M23. Sous l’égide conjointe des États-Unis et du Qatar, un accord provisoire de paix a été paraphé le 18 juin à Washington, avec une signature officielle prévue le 27 juin. Ce processus prévoit l’intégration conditionnelle de certains groupes armés, une question qui suscite également des interrogations au sein de la Synergie de la société civile :

« S'agit-il à nouveau du brassage version 2.0 ou s'agit-il d'autre chose ? Quand on sait que notre Parlement a pris une résolution qui interdit l'intégration des groupes armés, il est essentiel d’éclaircir ces points », a souligné le porte-parole de cette plateforme citoyenne.

La Synergie de la société civile pour la transparence des processus de paix en RDC appelle les autorités congolaises à rendre des comptes et à organiser un débat public sur ces questions :

« Que le Parlement organise une session extraordinaire pour que nous ayons un débat public, que le ministre des Mines soit convoqué, que le ministre des Affaires étrangères soit convoqué, pour que les Congolais, par les élus, sachent au moins de quoi il en va », a plaidé Christian Moleka.

 

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