Masisi : les éleveurs de Murambi en détresse après des pillages répétés liés au conflit armé

Les éleveurs du village de Murambi, dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu) traversent une crise aiguë depuis le déclenchement des récents conflits armés dans la région. Ce village agropastoral, situé entre Rubaya et Ngungu à proximité des carrières minières, est régulièrement ciblé par des groupes armés qui pillent les fermes et dérobent le bétail. 

Pour bon nombre d’éleveurs, ces pertes ne sont malheureusement pas une première. Des troupeaux patiemment constitués au fil des années disparaissent en quelques jours, ruinant les efforts de toute une vie.

Malgré les souffrances, les éleveurs de Murambi font preuve d’une solidarité exemplaire. Ils s’organisent pour offrir du soutien aux plus touchés, cependant les moyens manquent cruellement.

Une solidarité locale face à une précarité grandissante

« Nous faisons face à beaucoup de problèmes », témoigne Faustin Bizimungu, secrétaire exécutif de l’association des éleveurs de Masisi, sous-section de Murambi.

« Celui qui a encore un peu de bétail n’a pas accès aux produits vétérinaires pour soigner ses animaux. C’est pour cela que le lait et le fromage sont devenus très chers sur le marché », explique-t-il.
Il ajoute qu’un système d’entraide a été mis en place : « Lorsqu’un membre de la communauté perd tout, les autres lui offrent une bête pour qu’il puisse relancer son élevage. Mais cette assistance reste limitée face à l’ampleur des pertes ».

Un appel pressant pour la paix  

Les éleveurs de Murambi lancent un appel aux autorités nationales et provinciales afin d’œuvrer pour une paix durable dans la région. Ils soulignent que reconstruire une maison détruite peut prendre un an, mais reconstituer un troupeau de 50 vaches volées peut prendre bien plus de temps, voire être impossible sans appui externe.

Alors que les effets de la guerre continuent de se faire sentir sur le terrain, ces communautés rurales insistent sur la nécessité d’un environnement stable et sécurisé pour relancer leurs activités et redonner vie à l’économie agropastorale locale.
 

 

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