Samuel Mbemba opposé à la libération des prisonniers politiques et à la suspension des poursuites judiciaires

Le ministre intérimaire de la Justice, Samuel Mbemba, s’est opposé à la libération des prisonniers politiques et à la suspension des poursuites engagées contre certains acteurs politiques. Il a appelé les parquets civils et militaires à mener à terme tous les dossiers judiciaires en cours, dans le strict respect de la loi.

Cette prise de position a été formulée lundi 23 juin, lors d’une déclaration faite à la presse à Kinshasa. Il réagissait à la proposition du Conseil national de suivi de l’Accord (CNSA), relative à la libération de ces détenus et à la levée des poursuites, en vue de favoriser la cohésion nationale.

« Dans les heures qui suivent, nous allons adresser un courrier aux parquets de l’ordre militaire et de l’ordre civil afin que les actions pénales en cours soient menées à leur terme, dans le respect de la loi. Ces courriers ne sont pas des injonctions, car il s’agit de procès ou de procédures déjà engagés », a précisé le ministre.

Samuel Mbemba a affirmé que le gouvernement congolais ne souhaite pas s’engager dans une démarche qui pourrait, selon lui, compromettre les droits des victimes dans le cadre de négociations politiques.

« Même selon les standards internationaux, il n’est pas recommandé de mettre fin aux poursuites lorsqu’il y a eu des violations massives des droits des populations civiles. Le standard international exige que la vérité soit établie. Or, seule une procédure judiciaire permet cette mise en lumière », a-t-il soutenu.

Dans son communiqué, le CNSA avait formulé une série de recommandations en faveur de la cohésion nationale. Parmi elles figurent : la fin des restrictions judiciaires ou administratives visant des personnes issues du monde politique ou de la société civile, qu’elles soient parties prenantes aux conflits ou non ; la libération des prisonniers politiques et d’opinion ; la libéralisation des activités politiques dans le respect des libertés garanties par la Constitution, notamment la liberté de la presse et de manifestation ; ainsi que la levée des poursuites judiciaires et des mesures restreignant la liberté de déplacement.