
Le collectif des avocats de l’ancien opposant congolais Roger Lumbala a annoncé, mardi 16 décembre qu’il allait interjeter appel le lendemain mercredi, après la condamnation de leur client à trente ans de prison ferme par la Cour d’assises de Paris (France).
C’est Maître Tshibangu Kalala qui l’a confirmé à Radio Okapi. Selon lui, la défense n’est pas surprise par ce verdict, dans la mesure où Roger Lumbala avait refusé d’assister aux audiences.
Roger Lumbala, ancien député et figure politique congolaise, était poursuivi en France pour des faits graves liés à des crimes commis en République démocratique du Congo. Son absence volontaire aux audiences a été interprétée par la cour comme un refus de se défendre, ce qui a pesé dans la décision finale.
Alors que ses soutiens dénoncent une justice étrangère « illégitime »; en Ituri, lieu de commission des crimes imputés à Roger Lumbala, la société civile locale exige notamment l’indemnisation de victimes.
Pour les organisations de défense des droits humains, il s’agit d’une avancée significative dans la lutte contre l’impunité. De son côté, la société civile du territoire de Mambasa, où ces crimes ont été commis, exige des réparations pour des milliers de victimes de l’opération « Effacer le tableau » survenue entre 2002 et 2003.
Retour sur les faits
Les faits remontent à 2002 lors de l’opération dite « Effacer le tableau » dans le territoire de Mambasa en Ituri. La guerre fait rage en République démocratique du Congo. Des troupes du mouvement rebelle du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD)-National de Roger Lumbala sèment terreur et désolation en Ituri.
Selon plusieurs témoignages, cette opération consistait à tuer tous ceux qui s’opposaient à l’occupation par les rebelles du RCD-National. Plusieurs femmes sont violées par des rebelles, des milliers de morts sont enregistrés parmi la population dans les chefferies de Mambasa, Babila Babombi, Bwakwanza et Lese.
Certains habitants sont forcés de fuir leurs villages pour le territoire voisin de Beni au Nord-Kivu. D’autres se réfugient à Bafwasende dans la Tshopo.
Des ONG ont documenté des violences à grande échelle préméditées par le RCD-N, en utilisant « le viol comme arme de guerre » et les exécutions sommaires.
Vingt-trois ans après, des milliers de survivants de ces crimes graves se sentent soulagés par ce verdict et réclament réparation.






