L’année scolaire 2024-2025 se referme dans la douleur pour de nombreuses écoles du Nord-Kivu, en particulier dans les entités sous occupation du M23, comme Goma et ses environs. Entre insécurité persistante, déplacements de populations et crise économique, la fin d’année est marquée par une désorganisation généralisée du système éducatif.
Selon plusieurs experts du secteur, certaines écoles ont enregistré un taux de déperdition de 30 à 50 %, en raison du déplacement massif des parents et de la précarité ambiante. À Goma, Bukavu et dans d’autres entités affectées, enseignants comme élèves ont peiné à maintenir le cap.
« Les enfants traversent des conditions sociales très difficiles. Le stress affecte leur performance scolaire », témoigne Théo Ciraba, responsable d’une école privée.
Les écoles privées ne sont pas épargnées. Beaucoup d’entre elles font face à des impayés massifs de frais scolaires, compromettant leur fonctionnement. Dans le secteur public, les grèves à répétition, le non-paiement des enseignants et l’insécurité n’ont pas permis de mener à bien le programme national.
Clôture décalée, espoir à reconstruire
Dans ce contexte, le calendrier scolaire a été réaménagé. Les écoles publiques des zones occupées clôtureront l’année le 5 août, tandis que les établissements privés et adventistes mettront fin aux cours dès le 12 juillet.
Au-delà des chiffres, cette situation met en lumière l’urgence d’un plan de résilience éducative en temps de crise. Car là où l’école vacille, c’est aussi l’avenir de toute une génération qui tremble.