Les habitants de Kabimba, dans le territoire de Kalemie, province du Tanganyika, dénoncent des actes de racket et de violences attribués à certains militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) récemment déployés dans cette cité.
Ces incidents, rapportées vendredi 28 juin, suscitent l’inquiétude au sein de la population, qui demande l’intervention des autorités militaires pour mettre fin à ces abus.
Selon des témoins sur place, les militaires, déployés depuis le 22 juin dernier, exigeraient des sommes d’argent aux habitants, notamment aux pêcheurs, sous peine d’arrestations arbitraires ou de passages à tabac. Ces pratiques ont poussé de nombreux pêcheurs à éviter de se rendre au lac Tanganyika pour exercer leurs activités. Cette situation entraîne la rareté des poissons sur le marché local et une hausse des prix de cette denrée.
Un habitant de Kabimba témoigne :
« Dans notre quartier de Kisongo centre, les jeunes sont tabassés par des militaires, et les patrouilles commencent entre 20 h et 21 h. Même les pêcheurs sont roués de coups. Que pouvons-nous faire, nous les jeunes ? »
Un autre habitant ajoute :
« Les gens sont tracassés et molestés. Il y a une personne qui a les lèvres gonflées et une blessure à la jambe après avoir été tabassée par des militaires. Hier, à Kisongo, au niveau de la plage, des gens ont été violentés. »
Une situation qui impacte l’économie locale
Les actes de violence et d’intimidation ont des répercussions sur l’économie locale. La peur des pêcheurs de se rendre au lac Tanganyika a réduit l’approvisionnement en poissons, provoquant une flambée des prix sur le marché.
Une source proche de la 22ème brigade des FARDC, force de réaction rapide dans le Tanganyika, affirme que le déploiement des militaires à Kabimba vise à sécuriser la zone. Cette source évoque un problème de « familiarisation » entre les militaires nouvellement déployés et la population locale. Elle rappelle également que le commandant de la brigade insiste sur l’importance de la collaboration entre civils et militaires.