Au total, 250 000 victimes de violences sexuelles liées aux conflits ont déjà été identifiées en RDC, a annoncé vendredi 27 juin à Kinshasa Emmanuella Zandi, directrice générale adjointe du Fonds national des réparations des victimes des violences sexuelles liées aux conflits et des victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité (FONAREV).
« Le processus de réparation est en cours, le FONAREV a déjà procédé à l’identification (de victimes). Il a déjà identifié plus de 250.000 personnes à ce jour. Et donc, il y a toute une étape qui est consacrée par la loi pour avoir le statut des victimes », a-t-elle précisé.
Par ailleurs le FONAREV met en place déjà des programmes de réparation intermédiaire ou « des mesures provisoires d’urgence qui permettent de prendre en charge les victimes par exemple parmi les déplacés ceux qui ont besoin d’assistance immédiate ». Il s’agit surtout de relever le niveau de vie des personnes en situation de déplacement, qui ne peuvent pas être éligibles à la réparation classique.
Cependant, selon elle, cette institution à caractère publique a procédé également à l’indemnisation des victimes qui ont déjà des décisions de justice exécutoire. Elle met en place un mécanisme d’accompagnement juridique et judiciaire des victimes dans les cours et tribunaux.
Maintenir un dialogue permanent
Emmanuella Zandi l’a révélé lors du deuxième dialogue organisé par la Commission interinstitutionnelle d’aide aux victimes et d’appui aux réformes (CIA-VAR) avec l’écosystème national et international d’aide aux victimes.
Il s’agit d’un cadre d’échanges et de réflexion entre différents acteurs impliqués dans le processus de réparation des victimes des violences sexuelles liées aux conflits et des victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité en RDC. L’un des objectifs poursuivis consiste à maintenir le dialogue permanent entre la CIA-VAR et toutes les autres parties prenantes dans ce processus.
Le coordonnateur exécutif de la CIA-VAR, François Kakese, rappelle que sa structure joue le rôle d’interface entre le pouvoir public et les acteurs impliqués dans la réparation des victimes :
« Donc aujourd’hui, nous discutons. Il y a des avancées dans le cadre normatif : il y a des avant projets pour compléter l’arsenal juridique de la justice transitionnelle et c’est le lieu d’échanger dessus, de voir aussi comment nous pouvons collaborer sur un certain nombre de sujets à la fois avec la société civile, mais également les acteurs internationaux qui sont partis prenantes à la justice transitionnelle ».