Mwene-Ditu : le maire dénonce l’implication de responsables sécuritaires dans le commerce de chanvre


Une grave accusation secoue le conseil urbain de sécurité de la ville de Mwene-Ditu, dans la province de Lomami depuis le mois de juin dernier. Dans une lettre adressée au gouverneur le 26 juin dont Radio Okapi a obtenu une copie dimanche 13 juillet, le maire Gérard Tshibanda accuse plusieurs responsables sécuritaires d’être impliquées dans le commerce de chanvre.

Dans une correspondance officielle, le maire de Mwene-Ditu sollicite le remplacement notamment de l’auditeur militaire de garnison, du procureur de la République près le tribunal de grande instance, d’un officier des FARDC et d’un commandant de la police de circulation routière.

Selon l’autorité urbaine, ces responsables sont soupçonnés d’entretenir le commerce de chanvre, une pratique qu’il qualifie de répétée et organisée. Il évoque la libération systématique de jeunes arrêtés pour trafic de drogue, ainsi que la découverte d’un dépôt clandestin contenant une quantité équivalente à deux camions Howo pleins de chanvre.

« Ce n’était pas la première fois. À chaque arrestation, les jeunes étaient libérés au niveau du parquet ou de l’auditeur militaire », déclare le maire Gérard Tshibanda.

Il révèle également la présence d’une cave secrète dans la maison d’un officier FARDC, utilisée pour cacher des armes et du chanvre, sans que les autorités précédentes n’en aient eu connaissance.

« Je ne souhaite pas continuer à travailler avec ceux-là qui favorisent les antivaleurs. Nous ne pouvons pas commencer à droguer notre jeunesse. Nous aurons quel type de jeunes, et l’avenir sera comment ? », s’interroge le maire de Mwene-Ditu.

Contactés par Radio okapi, les deux membres du conseil urbain de sécurité cités dans la correspondance ont refusé de commenter l’affaire, estimant ne pas avoir été mis en copie du document les accusant.