Des cas de violences sexuelles et de mariages précoces ont été enregistrés ces derniers jours sur le site de déplacés de Jaiba, situé dans le territoire de Djugu (Ituri).
Interrogé par Radio Okapi, le chef du groupement Jaiba, Jean-Vyaney Mateso, attribue cette situation à la promiscuité dans laquelle vivent les familles sur ce site.
Sans fournir de chiffres précis, cette autorité politico-administrative affirme que de nombreuses filles, y compris des mineures, sont déjà tombées enceintes.
Pour des raisons de sécurité, indique Jean-Vyaney Mateso, un père de famille a réussi à construire deux petits abris de fortune, mesurant à peine deux mètres sur deux, sur ce site. Il affirme qu’il n’y a aucune intimité et que toute la famille dort entassée dans ces abris exigus.
Le chef du groupement Jaiba confirme que, dans ces conditions, il est presque impossible d’assurer une éducation normale aux enfants :
« Je passe la nuit sous ces bâches. Le papa est là, la maman est là. Le grand frère, la grande sœur, la petite sœur… bref, tout le monde est là. On se réunit dans ce petit espace pour passer la nuit ensemble. Vous pouvez imaginer ce que cela implique».
Sur ce site, de nombreuses filles se livrent à la prostitution, tandis que d’autres se marient précocement.
« Nous avons déjà enregistré de nombreux cas de violences sexuelles et de mariages précoces. Un enfant, voyant ces conditions, se dit qu’il ne peut pas rester. Alors, cela les pousse à se marier avant l’âge légal. Ce n’est pas tout : il y a aussi des grossesses non désirées. En tout cas, la période que nous traversons dans le groupement Jaiba ne favorise pas l’éducation des enfants », indique Jean-Vyaney Mateso.
En attendant, ces familles continuent de vivre un véritable calvaire, exposées aux intempéries et à diverses formes de violences.