Plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) opérant dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, dont Caritas et Action pour la paix et la concorde (APC), alertent sur la prolifération inquiétante de « faux agents humanitaires » qui abusent de la population dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Ces individus non identifiés se font passer pour des agents de recensement en vue de futures distributions d’aide humanitaire, mais exigent en réalité des paiements contre des promesses mensongères.
Le 28 juillet 2025, Caritas a dénoncé une organisation dont le nom n’a pas été révélé et qui enregistrait des ménages à Bukavu et dans plusieurs territoires du Sud-Kivu, demandant de l’argent sous prétexte d’une distribution annoncée en son nom et celui du Programme alimentaire mondial (PAM).
L’Abbé Louis Pasteur Rudahingwa, porte-parole de Caritas, a rappelé que son organisation n’a aucun lien avec cette structure frauduleuse.
Deux semaines plus tard, l’ONG APC a également été victime d’une usurpation d’identité, notamment dans la ville de Goma, au Nord-Kivu.
Dans un communiqué publié le 18 août, elle dénonce un individu nommé Bagumba, qui, se faisant passer pour un membre de l’organisation, racketait des habitants sous prétexte de préparer un projet humanitaire baptisé « Muhangano » et proposait de fausses offres d’emploi pour recruter des enquêteurs journaliers.
L’ONG rappelle qu’elle ne possède aucun siège à Goma et que toutes ses offres officielles sont publiées uniquement sur son site internet.
Ces organisations insistent sur le fait que l’accès à l’aide humanitaire ne doit jamais être conditionné par un paiement financier. L’aide doit rester un droit fondamental pour les personnes dans le besoin, sans être victime de commercialisation ou d’extorsion.
Ces ONG appellent la population à faire preuve de vigilance face à ces escroqueries qui profitent de la vulnérabilité des communautés dans une région déjà fragilisée par la crise sécuritaire.