L’ancien président congolais, Joseph Kabila, dénonce avec vigueur l’instrumentalisation de la justice, la persécution politique et les menaces pesant sur la réconciliation nationale. Il s’est exprimé dans une tribune envoyée le 1er septembre à Jeune Afrique.
Joseph Kabila réagit ainsi face aux poursuites lancées contre lui par la justice militaire de la RDC. Il est accusé de trahison, crimes de guerre, meurtre, viol, torture, soutien à des insurrections armées et complicité avec l’AFC/M23.
Pour lui, il s’agit d’un “faux procès” intenté contre lui, après que le Sénat avait “illégalement et en violation de la Constitution” levé ses immunités d’ancien président et de sénateur à vie en mai dernier.
“Ces accusations, mensongères et politiquement motivées, ont été orchestrées par un pouvoir désespéré et incapable d’assumer la responsabilité de ses propres échecs”, a-t-il martelé, dénonçant une “stratégie pour faire taire l’opposition” en RDC.
A cet effet, il a évoqué de “ fausses accusations de trahison ne servent qu’à détourner l’attention des nombreux cas de corruption, de mauvaise gouvernance, de tribalisme et de népotisme”.
Dialogue national
Concernant la paix, Joseph Kabila juge insuffisant l’accord récent avec le Rwanda, notant que “l’effusion de sang se poursuit” avec des groupes armés comme les ADF, FDLR et CODECO, alimentés en armes par le Gouvernement.
“La réconciliation nationale ne sera pas atteinte grâce à ces accords ou des procès sélectifs. Elle nécessite un dialogue authentique, réunissant toutes les parties prenantes », a-t-il poursuivi, plaide pour inclure chefs religieux, société civile, communautés et acteurs politiques.
Réaction du Gouvernement
En réaction, le vice-premier ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, estime que Joseph Kabila, ancien président élu, se moque de la nation et des victimes en parlant de dialogue après avoir semé la violence à Rutshuru, Nyiragongo et Masisi, privant ces territoires d’élections en 2023.
«Vous ne pouvez pas revendiquer un dialogue en prenant les armes, causant des milliers de morts et le déplacement de millions de Congolais autour de Goma, dans des conditions inhumaines».
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