Dans les rues de Goma (Nord-Kivu), sous contrôle du M23, les vendeurs ambulants sont omniprésents. Des femmes et des hommes portant des bassins avec diverses marchandises sur la tête, notamment des paniers de fruits, des cartons de biscuits ou des vêtements, bravent les intempéries comme le soleil, la pluie et les contrôles policiers au quotidien pour subvenir aux besoins de leurs familles.
Dans un contexte économique difficile, le commerce informel représente une bouée de sauvetage pour des milliers de ménages à Goma. Plus de 60% de la population locale tire ses revenus de ce secteur, où les vendeurs ambulants occupent une place centrale mais demeurent extrêmement vulnérables.
« Je vends des fruits depuis trois ans. Avec ça, je paie la scolarité de mes enfants. Ce n’est pas facile, mais au moins, on mange », confie une vendeuse.
Leur activité reste précaire, sans protection sociale, et soumise à des contrôles fréquents, souvent accompagnés de saisies arbitraires. Une intervention policière peut en un instant leur faire perdre la totalité de leur marchandise.
« Quand la police arrive, on doit fuir avec nos marchandises. Parfois, on tombe, on perd tout. Mais on n’a pas le choix, il faut survivre », témoigne un vendeur.
Pour ces travailleurs de l’ombre, vendre à la sauvette n’est pas un choix, mais une nécessité. Ils pratiquent une économie de survie, dans l’attente d’alternatives plus stables, sécurisées et inclusives.