Les jeunes de N’djili transforment le sable en espoir et moyen de survie

Sur les rives de la rivière N’djili, dans l’est de Kinshasa, des dizaines de jeunes congolais, âgés entre 18 et 30 ans, bravent chaque jour les intempéries pour extraire le sable. Armés de pirogues, de bêches et de seaux en métal, ces jeunes transforment un travail pénible en un véritable acte d’entrepreneuriat et de survie.

Une équipe de Radio Okapi s’est rendue mercredi 24 septembre sur le site baptisé « Carrière par la foi », situé à quelques mètres de la route SECOMAF, pour rencontrer ces jeunes qui, malgré les risques et le manque de moyens, s’acharnent à faire vivre une activité méconnue mais vitale pour l'économie locale.

« Malgré la pluie, le vent et les difficultés, nous continuons à travailler du matin au soir », explique Patience Zeba, doyen du site. Selon lui, la carrière existe depuis 2001 et n’a cessé de croître malgré les défis, notamment les inondations récentes d’avril qui ont emporté plus de 140 pirogues.

Ce sable extrait est revendu à des entreprises et particuliers pour la construction dans la capitale. Chaque jour, plusieurs camions-bennes quittent le site, chargés, témoignant de l’importance économique de cette activité souvent ignorée.

Braver tous les dangers
Cependant, ce travail reste périlleux. En plus des risques liés à la navigation et aux glissements de terrain, les jeunes déplorent l'absence de matériel adéquat, les conditions de travail pénibles et l'oubli des autorités.

« Nous demandons aux autorités de nous aider. Nous voulons que nos activités reprennent normalement. Nous espérons que le président Tshisekedi pense à nous comme l’avait fait l’ancien président Kabila durant l’époque des 5 chantiers », implore l’un d’eux.

Ces jeunes rappellent que l’entrepreneuriat ne se limite pas aux bureaux. Dans la poussière et la sueur des carrières, ils incarnent la résilience, la dignité du travail et l’espoir d’un avenir meilleur, porté à bout de bras par leur courage quotidien.

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